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Channel: Les Fous de vin d'Alain Fourgeot
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Petites lampées et ripailles d'automne autour des cèpes ...

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Cepes.JPGBourges. Voilà qu'ils sont enfin revenus, qu'on a repris nos longues virées dans les bois... Les cèpes sont là, mais ne le dites à personne. Et avec eux nos ripailles automnales. L'autre soir, j'ai remis mon tablier ! Quelques copains, un peu de jazz et au menu : foie gras et crème de cèpes à la sauge; escargots et cèpes émincés au beurre d'ail d'ours; filet mignon, poêlée de cèpes et jus réduit; tarte au questches...

Pour se mettre en apétit, un petit verre de macvin du Domaine Jean-Claude Credoz à Château-Chalon. Le macvin, quelques uns ne connaissent pas ? Il est au Jura ce que le pineau est à la Charente, un vin de mutage, de mistelle, de liqueur, comme on veut. Ce blanc est d'or aux reflets verts, le nez finement marqué par le marc, qui sert à stopper la fermentation des moux. Vif, tout en équilibre entre alcool et velour en bouche. Un régal.

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Avec le foie et la crème de cèpes, on a osé un montlouis sec, du chenin, que du chenin, la Cuvée Clef de Sol de la Grande Tiphaine. Inspirés par la musique Coralie et Damien Delecheneau ont investi ce domaine familiale il y a une dizaine d'années.  Je ne résiste pas à recopier la contre-étiquete : « Le premier violon s'exprime. Manier l'archet n'est pas inné, ce sont les auteurs de cette partition qui battent la mesure : pianissimo legato, crescendo interminable, Clef de sol n'est que le reflet de son interprétation ». Tout est dit.  Minéral, toujours frais, ce 2007 met longtemps, longtremps la bouche et le palais en joie.

Cepes-et-rouges.JPGChangement de couleur et de région avec les escargots, direction la Bourgogne, le Domaine Méo-Camuzet et son chambolle-musigny 2009 de la gamme Frères et Sœurs, assemblage de pinot provenant de deux parcelles, l'une de vieilles vignes, l'autre de vignes « plus jeunes et généreuses ».  Un nez sur le cassis de début de confiture, des notes légèrement toastées et vanillées, une bouche souple et vive, qui prend rapidement une ampleur jouissive. Finale très gourmande... Du bonheur pour 45 euros chez les cavistes.

Pour finir, ce chinon de Château de la Grille. En 2009. L'année de la reprise de ce domaine de vingt-cinq hectares par Christophe Baudry et Jean-Martin Dutour. Il appartenait auparavant à la famille Gosset, la maison de champagne, ce qui explique la forme de la bouteille. Un cabernet au nez généreux, légèrement grillé, séveux et gourmand en bouche, sur une longue finale finement tramée... On l'a terminé avec la tarte aux questches en parlant d'une prochaine expédition en forêt...

Les petites lampées reviennent bientôt... 

 


Petites lampées, de l'Ardèche à la Vendée en passant par la Provence ...

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Bourges. Les petites lampées de ces dernières semaines débutent par ce viognier d'Ardèche, où le célèbre cépage de Condrieu a fait son apparition il y a une vingtaine d'années, donnant des vins rafraîchissants et parfumés. « S'il est un vin que l'on peut qualifié de joli sans que ce soit une injure, c'est le viognier », écrit Oz Clarke, dans son Guide des Cépages. Avis partagé... Cette cuvée Terre d'Églantier des vignerons de la cave d'Alba la Romaineélevée en fûts de chêne pour 40%, le reste en cuve, floral comme son nom l'indique, ample et légèrement gras, plein de fruits blancs, sur une finale légèrement exotique, a accompagné avec bonheur un casse-croûte fromage/jambonneau, pêches de vigne. Un plaisir à 6,90 euros... 

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Rasteau a rejoint au millésime 2010 le cercle des crus du Rhône Sud, Châteauneuf-du-Pape, Tavel, Lirac, Gigondas, Vacqueras, Beaumes de Venise et Vinsobres. Ortas Cave de Rasteau  en est le premier producteur... Nous sommes sur un assemblage de grenache (70%), syrah (20%) et mourvèdre (10%), provenant de terrasses argilo-calcaires et de marnes profondes. On l'a ouvert sur un magret de canard, quelques figues du jardin rôties et des tomates confites au gingembre. Accord parfait... Nez complexe sur la confiture de baies noires, pointes de figue, tiens ! et notes de pierre à fusil. En bouche, bel équilibre entre matière et finesse, du fruit et une belle présence suivie d'une finale toute en légèreté. 7,70 euros.

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L'Irréductible de la Bégude n'est toujours pas un bandol, puisque l'agrément lui est refusé depuis deux ans. Rapport à sa couleur... La Famille Tari n'en a cure, elle en joue même, en proposant par ailleurs cette année Bandol by Bégude, goûté cet été... En dégustant l'Irréductible, vous boirez donc un vin de France, certifié en agriculture bio par Ecocer, assemblage de mourvèdre (60%) et de grenache, issus de vignes d'une trentaine d'années. Un rosé de caractère, comme son nom l'indique, un peu "mec", vineux, rond, plein de fruit et de soleil et d'une longueur caressante. 20 euros, ben oui... 

Vignonnerie.JPG

Lui non plus n'a pas obtenu l'agrément. La Vignonnerie, gris de pinot noir, pas de pinot gris, n'est donc pas un ... châteaumeillant mais un vin de table. Bio. Vincent Chauvelot et sa compagne Claire Salin vivent à Vesdun. Il a travaillé à Crézancy-en-Sancerre puis à Quincy avant de s'installer sur cette propriété du bout du monde, à cheval sur les deux départements du Cher et de l'Allier et envisage de planter l'an prochain du genouillet. Son gris 2011, je l'avais déjà goûté il y a quelques mois dans un salon; un ami m'a proposé d'y revenir... Original, guilleret, acidulé, un peu bonbon effervescent, plein de fruits en bouche, il été plébiscité, et par que par des dames de la tablée. Dans les 6 euros, si j'ai bonne mémoire... 

Aureto

Des cèpes au menu, encore, on en profite. Un velouté de trimouilles, des bébés-bordeaux juste poêlés, des pieds rouges bien grillés... Et deux cuvées de la Cave Aureto dans les verres. Aureto, c'est le Luberon et le Mont Ventoux, la garrigue et les cigales. Aurélie Julien est la patronne des chaix et des vignobles, trente-six hectares partagés entre les appellations Ventoux, Lubéron et IGP Vaucluse. On a commencé par la cuvée Maestrale 2011, un ventoux plein de caractère, marqué par la syrah (70%), assemblée au grenache (20%) et au carignan et en partie élevé en barriques neuves (30%), le reste en cuve. On est sur le fruit noir sauvage bien mûr, les notes épicées de la syrah y vont de leur refrain et reviennent en bouche sur un ampleur saisissante. 15 euros. La cuvée Tramontane, IGP Vaucluse, propose un assemblage de cabernet-sauvignon (45%) de marselan (30%) et de syrah. Fruits rouges bien mûrs, force et caractère, beaucoup de matière en bouche, finale fraîche. 15 euros là encore.  

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On termine ce petit tour de France par la Vendée avec ce pinot noir  du Domaine de Moulin Blanc, de Jérémie Mourat. Une propriété de quinze hectares d'un seul tenant, dominant les vallées du Lay et de l'Yon. Il tient son nom d'un moulin à grains, dit moulin de Rosnay, incendié en 1794, entièrement restauré par l'actuel propriétaire et dont les ailes tournent à nouveau au milieu des vignobles. En 2012, parmi les quatre nouvelles cuvées de Moulin Blanc, IGP Val de Loire-Vendée, ce pinot issu de vignes d'une quarantaine d'années et d'un terroir d'argiles sur shistes pourpres, vinifié en cuves bois tronconiques. Léger, fruité, sur la cerise, juteux, séveux, croquant... on oserait presque gouleyant ! Bref, la tarte aux prunes noires lui dit merci... 9,90 euros départ cave. 

Les petites lampées reviennent bientôt...

Trois petites lampées autour d'un gros cèpe rôti à la sauge ...

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Bourges. Il était magnifique, ferme, même pas agressé par les loches, bien planqué dans les fougères, sous un rai de lumière. On l'a posé sur le haut du panier... De retour à la maison, au lieu de le trancher, de le faire revenir à la poêle, j'ai décidé de le rôtir dans un plat à terrine. Posé sur un lit de sauge, arrosé d'huile d'olive, salé, poivré... J'avais déjà réalisé cette recette, l'an dernier, avec des cèpes bouchons posés debout dans le plat. C'était déjà pas mal, cette odeur de sous-bois, d'humus tiède... Mais là, avec des cailles au lard, on toucha au sublime. Suivait une poêlée de pieds rouges... 

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Trois bouteilles pour accompagner ce festin. D'abord, en cuisine, pendant que les cailles doraient et qu'on préparait une salade de tagliatelles de courgettes jaunes et blanches pour l'entrée, un merlot, IGP d'Ardèche, du Domaine de Couron, trente-six hectares de vignes surplombant le village de Saint-Marcel-d'Ardèche, à proximité des célèbres gorges, beaucoup fréquentées dans ma jeunesse... Fruité, souple, léger, sur des notes réglissées. Une sorte de mise en bouche... Dans les 5 euros, si j'ai bonne mémoire....

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Un ton au dessus, ce bourgueil la Chevalerie 2006 du Domaine de la Chevalerie, propriété de la tribu Caslot, le père, Étienne, la fille, Stéphanie, le fils, Emmanuel... Situé à Restigné, ce domaine de trente-huit hectares, cultivés en bio-dynamie, est une véritable référence en Val de Loire. Les vins sont élevés dans un cave souterraine, taillée dans la roche, de plus de cent mètres de long, utilisée depuis plus de quatre cents ans. Voici un cabernet franc comme on les aime, tendu, fruité, sur la cerise, légèrement épicé, ample, aussi jovial que le vigneron. Peut-être le vin le plus sympa avec le cèpe. Dans les 15 euros.

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Changement de région pour finir, avec ce saint-jospeh, Esprit de granit 2011, une des cuvées parcellaires de la Cave de Tain l'Hermitage, qui va fêter en novembre ses quatre-vingts ans. De la syrah vendangée entière, issue de vieilles vignes poussant sur des arènes gratiniques, élevée en barriques de chêne français. Séduisant, complexe, puissant, épicé, plein de baies noires sauvages au nez. Plaisir renouvelé en bouche, ample, soyeuse et rocailleuse à la fois. Le vin parfait avec les cailles. Dans les 15 euros.

Les petites lampées reviennent bientôt...

Petites lampées de La Couspaude et autres vins d'Aubert chez Enrico Bernardo..

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Aubert--Gouspaude.JPGParis. Château La Couspaude, Grand Cru Classé,  sept hectares* sur le plateau calcaire de Saint-Émilion, est bien « le fleuron » de Aubert Vignobles. Présente depuis deux siècles dans le vignoble bordelais, la famille Aubert est par ailleurs propriétaire de huit autres domaines, répartis sur six appellations.

Dégustation l'autre jour de six millésimes de La Couspaude, de 2005 à 2010, précédée par les 2010 de quatre autres domaines, Château Lagrave-Aubert (Côtes de Castillon), Fleur Saint-Antoine (Bordeaux supérieur), Château Jean-le-Gué (Lalande Pommerol) et Château Messile-Aubert (Montagne Saint-Émilion) **. Notre joyeuse petite bande avait rendez-vous au Il Vino ***, un des restaurants du souriant et talentueux Enrico Bernardo, Meilleur Sommelier du Monde 2004.

Sur un filet de thon mariné, fondant à souhait, escorté d'une écume d'empanadilla, le fringant italien avait choisi de servir le 2008 de La Couspaude, au nez un peu viandard. Plein de fruits confits et de notes légèrement fumées, dense, vif et toujours jeune, sur une belle acidité en accord parfait avec les notes de poivron.

Œuf crémeux, lardo di Colonnata, crème de pommes de terre, tombée de truffes blanches d'Alba, les toutes premières, pour le second plat, servi avec les 2006 et 2007, « deux millésimes très complexes, plein de saveurs d'automne », pour Enrico Bernardo. Le 2007, riche, débordant de fruits, rond, parfait sur l'œuf coulant a éclipsé le 2006, encore fermé, rigide, qu'il faudra attendre quelque temps.

Beau mariage ensuite entre le 2009 et la selle d'agneau rôtie (rosée au cœur, croûte croquante), châtaignes et trompettes de la mort. « Un millésime parti pour la gloire ». Dense, équilibré, fondant, généreux, long ... N'en jetez plus ! « C'est l'année qui vaut ça, il n'y avait rien à faire, c'est un millésime de flemmard », commente modestement Héloïse Aubert.

Le 2010, un brin tannique mais plein de fraîcheur, puissant, fougueux et arrogant comme la jeunesse, fit enfin le bonheur d'un vieux parmesan, quarante-deux mois d'affinage, tendre, légèrement salé, sur des notes de fruits secs. On soupçonne Enrico Bernardo d'user de tout son charme pour que lui soit livrée une telle merveille...

Les petites lampées reviennent bientôt...

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* Les sept hectares de La Couspaude sont plantés de merlot (75%), de cabernet franc (20%) et de cabernet sauvignon. Sur les conseils de Michel Rolland, les vins sont vinifiés et élevés sur bois.

** Avant le déjeuner nous était donc proposés quatre vins dans le millésime 2010. Mes préférences sont allés au lalande-de-pomerol, Château de Gué, rond, plein de fruit et au montagne-saint-émilion, Château Messile-Aubert, généreux, sur des notes vanillées et boisées, élégantes et fraîches.

*** Il Vino. 13, boulevard de la Tour Maubourg. 75007 Paris.

Les petites lampées remontent le temps en partant des primeurs...

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Bourges. J'entends déjà des cris d'orfraie ! A cause du mot primeur ou nouveau. C'est tous les ans la même chose, les antis et les pros, ceux qui détestent le gamay et ceux qui ne détestent pas, ceux qui ne veulent que du "nature" et ceux qui n'en veulent pas, vont s'écharper sur les réseaux... On les laisse à leurs débats ! La sortie du beaujolais et autres AOP, c'est pour le troisième jeudi de novembre, cette année le 21, mais il y a déjà trois semaines que les primeurs IGP, les vins de pays comme on dit encore parfois, sont sortis. Des vins à boire pour ce qu'ils sont et pour ce qu'ils coûtent. Nous autres avons ouvert un ardéchois blanc avant de partir pour un mâchon prévu comme un entracte au milieu d'une "journée bois" au marais, la cuvée Orélie des Vignerons ardéchois, du sauvignon assemblé à du chardonnay. Nez fleuri, notes un peu variétales, léger et frais en bouche, « légèrement perlant »... 3,75 euros ! Ensuite, autour d'un joli feu sur lequel grillaient cotelettes de porc, boudin et saucisses, on a sorti du sac le gamay primeur de la Cave Lablachère. Le beaujolais n'a qu'à bien se tenir ! Souple, parfumé, acidulé comme un bonbon. Et du plaisir simple pour 3,45 euros ! 

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Le soir on est passé à tout autre chose, avec le crozes-hermitage 2011, les Hauts du fief, une des cuvées parcelaires de la Cave de Tain, dont ont a goûté il n'y a pas si longtemps l'Esprit Granit. Au menu, un bout de bœuf saignant et encore des champignons. Cèpes, ci-dessus, et trompettes, ci-dessous... De la syrah, là encore, parfaitement maitrisée. Un vin plein de jus, sur un nez complexe et séduisant, des notes de poivres en fin de lampées désaltérantes et fraîches. La Cave de Tain est vraiment une valeur sûre. 13 euros.

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Avec les trompettes, ce pic-saint-loup 2010, du Château La Roque. « Pour tirer les vins vers le haut », les propriétaires Jacques Figuette et Cyriaque Rozier, qui ont repris le domaine en 2006, ont fait le choix de la biodynamie. Cette cuvée Cupa Numismae ( hommage aux pièces d'or déouvertes sur le domaine), est le fruit d'un assemblage de syrah (65%) et de mourvèdre. On l'a carafé une heure avant de le servir. Non filtré, élevé dix-huit mois en fûts, sur un nez de fruits noirs, équilibré comme un file-de-feriste, entre notes toastées et cacaotées, il s'est bu comme une gourmandise. 16 euros.

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Pour l'apéritif, avec quelques tranches de pain grillé et un morceau de foie gras, on était en Alsace, avec ce gewurztraminer 2007, la cuvée Steingold des Vignerons de Pfaffenheim. C'est un assemblage de deux Grands Crus, Steinert et Goldbert, qui se situent respectivement sur les communes de Pfafffenheim et Gueberschwihr. Énorme au nez, notes de muscat surmûri, poires confites, épices, cumin voire safran ; généreux et long en bouche, sur les fruits exotiques et le pain d'épices. Le foie gras lui dit merci... Dans les 10 euros, me semble-t-il.

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Changement de décor pour terminer avec ces trois bordeaux, partagés avec des amis ces dernières semaines. D'abord un pauillac 2002 de Château Pontet-Canet, cinquième Grand Cru Classé, propriété de la famille Tesseron. Du cabernet-sauvignon (65%) associé au merlot (32%), avec une touche de cabernet franc (2%) et de petit verdot. Un vin encore très fringant, tout en élégance, finement épicé, sur un nez de confiture de cassis, à la bouche veloutée, peut-être un peu court mais extrêmenent séduisant...Poujaux-Tour-Carnet.JPG.

Ensuite un haut-médoc 2003, Château La Tour-Carnet, propriété de Bernard Magrez depuis 1999. Là encore c'est le cabernet-sauvignon  (55%) qui domine, assemblé au merlot (37%) au cabernet franc (6%) et au petit verdot. Nez sur les fruits noirs cuits, des notes de tabac et de moka, pointes d'humus, d'une bonne tenue en bouche, long et assez soyeux, sur une finale légèrement cacao. On aurait du l'ouvrir avant le moulis-en-médoc 1999 de Château Poujeaux, austère dès l'ouverture, manquant un peu de tenue et un brin dépenaillé...

Les petites lampées reviennent bientôt...

Petites lampées d'un troisième jeudi de novembre...

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C'était le jour ! Eh bien moi j'aime aussi le gamay,  comme j'aime l'accordéon, les casquettes de titi, les vestes à carreaux, les pantalons en velours, le jambonneau, les rillettes, la cancoillotte, l'andouille, les ambiances de zinc, les mâchons, l'ivresse gentille. Et je laisse l'ivreté aux épicuriens de salon...

Et donc, j'aime bien les vins primeurs, pour ce qu'ils sont mais aussi pour ce qu'ils apportent de bonheur simple, de joie partagée, d'occasions de fêtes chez les cavistes et dans les bistrots et de retrouvailles entre copains/copines !

Bien souvent, je ne suis pas dans ma bonne ville de Bourges, le troisième jeudi de novembre, mais en voyage. Mais, où que je sois, je ne rate jamais l'occcasion, de rentrer dans un bistrot ce jour-là. J'ai bu du beaujolais nouveau à Prague, à Venise, à Madrid, à New-York, sous les tropiques et à Paris, l'an dernier, dans le bistrot de Jacques Melac. Toujours de bons moments.  Hier, donc, comme en 2011,  j'ai fait un petit "Beaujolais Tour et autres primeurs", à Bourges.

A l'heure de l'apéro du midi, halte à la cave de Jean-Marc Collin, Aux Cépages de France, autour de quelques charcutailles fort sympathiques. Un touraine primeur et bio signé Gabrielle et Régis Dansault, l'Ouche Gaillard, à Montlouis : du fruit, un côté bonbon framboise/cerise, de la gourmandise, de la fraîcheur, une jolie mâche. Le gamay n'est pas l'apanache du Beaujolais !

Ensuite, le beaujo' primeur de la Cave du Père Manu d'Emmanuel Blanc, à Denicé : sur des pointes de bourgeons de cassis, un peu léger en bouche mais délicat. J'ai préféré, de la même maison, le Villages, plus profond, cassis et fruits rouges mûrs, et une finale longue, douce, enveloppante, très étonnante pour un primeur. Et, comme c'est le jour des primeurs de toutes les AOP, je n'ai pas résisté à un côtes-du-rhône, Le Vieux Clocher du Domaine Arnoux et fils, syrah et grenache, amertume gourmande et finale légèrement poivrée.

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Jean-Marc Collin avait profité de l'occasion pour inviter le Domaine Pierre Fil, en Minervois. Rien à voir avec les primeurs… J'ai adoré la cuvée Orébus 2009 et la cuvée Dolium 2009 : deux vins amples, profonds, pleins, fruits noirs, confiture de mûres, tanins fondus, pas d'acidité, preuve que les vendanges se sont faites à maturité idéale du raisin. Un domaine à découvrir…

En route pour le Tocsin, en fin d'après-midi. Jacques Flouzat, fou de vin bios et naturels, proposent plusieurs primeurs. D'abord un "vin de France", la cuvée Prologue de Christian Ducroux, à Lantignier, non filtrée, sur un nez très nature mais sans déviance, notes délicatement amyliques, léger.

Deuxième vin de France, celui du domaine bio de Michel Guignier à Vauxrenard, Beaujo-Tocsin.JPG

la cuvée Mélodie d'automne, non filtrée, légèrement trouble, sur un nez riche et complexe, un brin tannique en bouche, joli fruit et longueur salivante. Un de mes préférés. Pas mal non plus, dans un autre style, la cuvée Festivitas, en appellation Beaujolais Villages, sur du fruit rouge confit, plein de minéralité, légèrement tabac en fin de bouche, avec des tanins souples et fins. Enfin, la cuvée Kéké de Kevin Descombes, un beaujolais filtré, sur la cerise, avec une belle acidité, un vin joyeux, classiquement naturel, si l'on peut dire…

Beaujo-Griottes-copie-1Un seul primeur à la Cave du Soleil, chez Thierry Lapoire, la cuvée Les Griottes de Pierre-Marie Charmette à Vaint-Vérand. Bio, non sulfité, voilà une cuvée qui porte bien son nom, avec ses notes de burlats, son ampleur en bouche et sa jolie finale, élégante et souple.

J'ai terminé au Caf'et Rouge, avec un copain fou de vins bios, rencontré à la Cave du Soleil. Un seul verre ! Raisonnable… Un beaujolais baptisé Louis de Vigne, proposé dans une bouteille de limonade, si, si... Sympa au premier nez et à la première gorgée, plein de mûres mûres, enveloppant, mais un peu lourd au final.

Quatre autres primeurs étaient proposés au comptoir autour d'assiettes de charcuterie. Soirée en musique. Beaucoup de monde, beaucoup de jeunes, une vraie ambiance étudiante. Et là encore du bonheur qui faisait plaisir à voir. 

Beaujo:Louisdevigne

Vive le troisième jeudi de novembre !

 

J+1. Ce matin, j'ai également goûté, à la cave Crus et Cépages de Damien Hérault, deux beaujolais du domaine de la Poype à Charentay. Un primeur discret, joyeux, très … nouveau, qui va plaire à tous ceux qui cherchent dans le gamay fraîcheur et notes acidulées. Et un Villages, beaucoup plus construit, rond, tanins souples, sur des notes de mûre, là  encore, avec une jolie mâche et un côté salivant qui donne envie d'y revenir. Enfin, j'ai terminé par un petit blanc, le muscadet Nouvelle Récolte de chez Sauvion, un gros négociant. Sec, plaisant, marrant, facile, citronné, on l'imagine à l'aise sur des prochains plateaux de fruits de mer...

Beaujo:Crus et cépages

 

Allez les grincheux, vivent les primeurs !

Petites lampées autour d'une lamproie à la bordelaise et autres joyeux moments...

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Vent-d-Est-CabardesJPG.jpegBourges. Je n'avais pas gardé un souvenir extraordinaire de la dernière lamproie au sang, dégustée dans un restaurant de la jolie ville de Libourne. Des amis nous ont donc récemment invités l'autre soir, histoire de nous rabibocher avec cette spécialité bordelaise. 

La lamproie, vous connaissez ? La bête, que l'on pêche notamment dans l'estuaire de la Gironde, ressemble un peu à l'anguille ? Elle n'a ni écaille, ni colonne vertébrale, ni machoire, mais une bouche qui lui sert de ventouse ... Pas beau ! Pour la cuisiner, on lui coupe la queue pour récupérer le sang, base de la sauce, comme pour un civet de lièvre. On la sert avec des poireaux, des petits oignons, des pommes de terre à l'eau. Un délice, en fait ! 

Pour accompagner ce plat de roi, on peut évidemment sortir de sa cave un bordeaux, c'est régional. Nos hôtes sont allés chercher ailleurs. D'abord un cabardès bio 2009, Vent d'Est du Domaine de Cabrol, cuvée très marquée par la syrah. Un super nez, dense, plein de soleil, profond, et des notes de cacao, de fruits noirs confits, suivies de petites notes poivrées subtiles et délicates. En bouche, amplitude et fraîcheur, longue finale réglissée. Et ça tenait sacrément bien la route face à la lamproie.

Vieux-Telegraphe-2005.JPGDerrière, un châteauneuf-du-pape 2005, Domaine du Vieux Télégraphe... Grenache noir  (65%), mourvèdre, syrah, clairette, vieilles vignes, élevage de deux ans, dont douze mois sous bois... Vin magnifique, d'une incroyable profondeur, cerise noire, cassis, mûre, notes de violette, rondeur en bouche, tanins soyeux, longueur orgasmique sur des notes épicées... Merci pour ce joli moment.

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Ces dernières semaines, quelques bouteilles ont été partagées ici avec des fous ... J'ai déjà évoqué Poujeaux, Pontet Canet, Tour Carnet, Couspaude, et, en d'autres temps, Corbin, Corbin d'Espagne, Grand Corbin, Hortens-Picant. Belles maisons, beaux vins pour la plupart. Des millésimes d'une dizaine d'années, voire plus. Certains auraient du être bus, d'autres auraient encore pu attendre un peu.

Ces derniers jours, place à un millésime plus réçent, 2010, avec un bordeaux et un châteauneuf-du-pape. Le premier est produit par Château La Favièrepropriété depuis 2011 d'un investisseur russe, Stanislav Zingerenko. On est sur du merlot (60%) assemblé au cabernet franc (30%) et au cabernet sauvignon, sur un élevage de six mois en barriques de chêne français. Bordeaux sympa, nez fruité, notes de tabac et de forêt humide, bouche finement vanillée, gourmande et complexe. Avec une salade de courgettes jaunes au soja et un jambonneau ... La-Faviere.JPG 

Quant au châteauneuf, il est produit par le Domaine du Grand Tinel, cent hectares, l'un des plus grands domaines de l'appellation, propriété de la famille Jeune. Grenache, syrah, mourvèdre, un nez de griottes mûres, de baies noires, floral et épicé, savoureux et généreux en bouche, sur une finale enveloppante, longue et fraîche. 

Les petites lampées reviennent bientôt...

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Petites lampées de crémants qui font aussi de belles bulles de fêtes ...

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Effervescents. Elles seront bientôt huit, puisque la Savoie doit les rejoindre, mais elles ne sont encore que sept ! Sept appellations pour les crémants, les autres bulles... Ils viennent d'Alsace, qui domine le marché, de la Bourgogne, de la Loire, de Bordeaux, du Jura, de Limoux et de Die. 

 - Qu'est-ce qu'un crémant ? Un effervescent obtenu par méthode traditionnelle autrement appelée méthode champenoise, avec seconde fermentation en bouteille.

- Les cépages ? C'est évidemment selon la région...

. Alsace : pinot blanc, riesling, pinot noir, pinot gris, auxerrois, chardonnay.

. Bordeaux: sémillon et sauvignon pour le blanc; cabernet et merlot pour le rosé.

. Bourgogne: pinot noir, chardonnay, pinot blanc, pinot gris, gamay noir à jus blanc, aligoté, melon, sacy.

. Die : clairette, aligoté, muscat.

. Jura : poulsard, pinot noir, trousseau, chardonnay, savagnin.

. Limoux : chardonnay, chenin, mauzac, pinot noir.

. Loire : chenin, cabernet- franc, chardonnay, pinot noir, grolleau noir et gris, orbois.

- Les prix ? Rien à voir avec ceux d'un champagne de qualité. De 6 à une vingtaine d'euros, mais plus généralement entre 8 et 15 euros. Et un vrai rapport prix/qualité/plaisir, pour peu qu'on fasse le bon choix. Pour des fêtes pétillantes on peut donc penser crémant...

Si vous aimez le chenin, vous vous tournerez notamment vers les montlouis-sur-loire. L'appellation compte deux catégories de fines bulles : Montlouis Méthode traditionnelle et Montlouis Pétillant originel, né en 2008. Ces derniers contiennent moins de cinq grammes de sucre résiduels par litre, soit l'équivalent d'un brut nature ou d'un non-dosé. Jacky Blot, Domaine de la Taille aux loups, propose une Méthode traditionnelle Triple Zéro, provenant de vieilles vignes,  élevée près de deux ans sur lattes et sans ajout de liqueur au moment du dégorgement. D'une incroyable fraîcheur et d'une vivacité revigorante, sur des notes de pomelo et de cire et une finale minérale, il saura accompagner tout un repas, des huîtres jusqu'à la bûche. Un vrai bonheur pour 12,50 euros.

Toujours en Loire, on pourra se tourner vers les pétillants de Robert & Marcel, la nouvelle marque des Vignerons de Saumur, qui proposent trois "bulles": deux méthodes traditionnelles, un sec et un demi-sec, aux arômes de fruits blancs, et un original mousseux rouge demi-sec, gourmand et facile à boire. (5,80 et 6,40 euros).

La Loire, c'est aussi la Maison Ackerman, spécialiste des fines bulles. Pas moins de dix cuvées, dont le X Noir, à base de chenin ou de pineau d'aunis, le Royal Rouge en demi-sec,  un crémant rosé, ces deux derniers à base de cabernet. Et aussi cette Grande Réserve, assemblage de chardonnay (60%), de chenin et de cabernet franc, à parts égales, proposée dans une jolie bouteille, large d'épaules... Le contenant ? On est sur des bulles pleines de notes florales et d'agrumes et une fin de bouche briochée. Peut accompagner tout un repas de fête sans se priver. 8,90 euros...

Les bulles, c'est aussi une des spécialités de Limoux et notamment de la Maison Antech, une maison familiale et indépendante, depuis six générations, dirigée par la... pétillante Françoise Antech. Après avoir créé sa blanquette de Limoux Brut nature en 2011, avec le millésime 2010, Françoise Antech a lancé son crémant Pure Émotion, un rosé brut nature, c'est à dire sans dosage. Un assemblage de chardonnay (60%), de chenin (20%), de mauzac (10%) et de pinot noir et une méthode traditionnelle au nez de petites baies rouges, très élégante, vive, idéale pour l'apéritif d'un repas de fête. Si vous préférez le blanc, osez la blanquette Brut nature, sur du mauzac (9%) associé au chenin et au chardonnay, là encore non dosée.  Florale au nez comme en bouche, notes d'agrumes, grande vivacité. Parfait pour les huîtres et le saumon sauvage. 7,40 euros.

Pour terminer, on remonte en Alsace, autre pays des crémants, avec la cuvée du Château d'Isenbourg, de Châteaux & Terroirs, holding qui regroupe également la Cave des Vignerons de Pfaffenheim et Dopff et Irion. Le Clos du château domine la ville de Rouffach et produit des vins blancs mais aussi ce crémant élégant et frais, fruité et floral, sur des notes citronnées qui en feront  le parfait compagnon d'un plateau de fruits de mer. Dans les 12 euros.

Bonne (petites) lampées de fête avec les crémants...

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Petites lampées des 2012 et autres millésimes du Cellier aux Moines au Camélia ...

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Cellier-2012--Rouge.JPGParis. Si vous avez, ce dont je ne doute pas, acheté et lu l'excellent livre Neuf siècles au cœur de la Bourgogne, le Cellier aux moines et son clos, vous savez déjà tout sur l'histoire de cette belle propriété rachetée en 2004 par Catherine et Philippe Pascal et leurs trois enfants. Deux années de travail, pour restaurer les bâtiments classés au Patrimoine, leur a été nécessaires avant de reprendre l'exploitation du Clos, en 2006, avec la complicité d'un jeune vigneron givrotin, Erwan Bretaudière.

Depuis cette date, la vigne a été ressuscitée. Le désherbage chimique abandonné au profit d'un travail régulier du sol. Vendanges en vert, effeuillage, tri sévère avant égrappage, petits rendements, suivi parcellaire, vinification en foudres de chêne, élevage d'un an en fûts ... Les Pascal veulent tirer toute la quintessence des fabuleux terroirs du domaine. Et des 4,7 hectares en Givry Premier Cru, exclusivement plantés en pinot noir, sur un coteau argilo-calcaire, caillouteux, exposé plein Sud. Le domaine compte aussi une parcelle de 61 ares sur Mercurey, Les Margotons, marnes blances et calcaire, où se plait le chardonnay. Et il a acquis, en 2012, trois petites parcelles de Premiers Crus sur la Côte de Beaune : Puligny-Montrachet Les Pucelles, Chassagne-Montrachet Les Chaumées et Santenay Beauregard.

Trois cuvées 2012, mises en vente mi 2014, dégustées à l'heure de l'apéritif, l'autre jour au Camélia, l'un des deux restaurants de Thierry Max, au Mandarin Oriental. J'ai adoré Les Pucelles au point d'en abuser... Tendu, minéral, notes toastées, profondeur... « En fait nous sommes assez séduits par le résultat, commente Philippe Pascal, c'est un joli millésime, malgré des incidents climatiques, car nous avons tout eu, coulure, grêle, des débuts de maladies et de tout petits rendements, mais, au final, cela donne des vins inespérés. »  Inespéré et sublime, le givry 2012 du Clos, tout en fruits et en mâche, précis, séducteur. Nous avons même eu droit au 2013, autre année compliquée, tiré sur fût la veille, « assemblage représentatif du millésime, issu de jeunes vignes et élevé en fûts neufs pour 50%, précise Philippe Pascal. Une belle surprise, ce millésime mérite mieux que les premiers échos... ». Très beau vin, nature, gorgé de fruits, frais. « Vingt-quatre hectos ... », il n'y en aura pas pour tout le monde.

Cellier:Blancs entrée

A table, sur la dorade royale en tartare, crémeux de concombre à la feuille de citron vert, le blanc des Margotons. Le 2011 encore très boisé, nez très floral, pointes citronnées, très expressif, sur une finale vive; et le 2008, millésime à boire, sur des notes d'évolution mais parfaitement droit. Pour escorter le paleron de Hereford braisé, cannelloni gratinés, sauce vin de Bourgogne, deux millésimes du Cellier. Le 2011, un brin fermé, sur des notes de grillé, de vanille, derrière lesquelles surgit rapidement en bouche un joli fruit. Le 2009, « l'année des vignerons », magnifique, profond, fruits rouges compotés, grillé élégant, pointes de poudre de vanille, ample et velouté. « Un joli souvenir ... » sourit Philippe Pascal. Plus rien à vendre...

Enfin, avec l'étrange poire pochée au Givry, présentée en dés, sur un fond de tarte, un peu trop parfumée au cassis à mon goût, on a redemandé le 2009, juste un fond, quoi !... Et je suis revenu au 2012, comme pour fermer la boucle. Décidemment parfait ...

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Les petites lampées reviennent bientôt...

Petites lampées, de Reuilly à Margaux, en passant par monts et par vaux ...

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Bourges. L'autre jour à La Courcillière, le restaurant des marais de Bourges. À l'invitation du chef Denis Julien, Jean-Baptiste Charpentier (trente ans), qui dirige, depuis fin 2012, avec son frère Béraud (vingt-sept ans), le domaine familial de Reuilly, a passé l'après-midi derrière le comptoir du restaurant pour présenter ses vins et notamment le millésime 2012. Le domaine ? Quelque 280 hectares de céréales et onze hectares de vignes, du sauvignon, du pinot noir et du pinot gris, ce dernier pour un beau rosé qui régale les soirs d'été ... Et ce rouge 2012 ? « C'est un joli millésime, catastrophique en terme de volume mais, avec de belles grappes, un joli jus, une belle concentration, ça fera des vins de garde » commente le vigneron. Dégustation : pinot noir typique du Centre-Loire, léger, fruité, digeste, presque gouleyant. (7,20 euros).  Jean-Baptiste Charpentier avait aussi apporté sa cuvée élevée en fûts de chêne ayant déjà "travaillé". Plein de fruit, d'une belle rondeur, sur des notes un peu toastées. (7,70 euros). Enfin, deux blancs. D'abord la Cuvée Les Beaumonts, macération pelliculaire d'une dizaine d'heures, avant pressurage. Rond, beurré, sur la pêche blanche, jolie finale. On se croirait presque de l'autre côté de la Loire. (8,20 euros). Enfin, le sauvignon traditionnel, pressurage direct de deux heures après la récolte, nez de buis, d'agrumes, attaque vive, belle acidité. (6,70 euros). Pour les huîtres, la semaine prochaine... 

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La semaine dernière on a ouvert ici, sur des tranches de panis poêlées et un carré d'agneau, ce cornas bio 2012, de la Cave de Tain l'Hermitage. De la syrah provenant de terrasses granitiques, un rendement de moins de quarante hectos, un élevage en fûts pour conserver le fruit. Il est noir et mûr au nez, qui relève des pointes de fumé et de cuir. Un brin d'épices en bouche, des notes chocolatées, une belle ampleur et une longueur gourmande. (19.40 euros). De la même cave, on avait goûté quelques jours avant, le saint-joseph, même millésime, toujours de la syrah, avec un élevage partiel en fût. Un peu plus floral, peut-être, mais toujours aussi gourmand en bouche, juteux, avec une pointe de minéralité qui lui donne une belle fraîcheur. (13 euros).

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J'ai déjà ici parlé du chatus, ce cépage peu connu des fous de vin. L'Ardèche en compte une cinquantaine d'hectares dont deux plantés en 1888. La moitié appartient à la cave La Cévenole, l'autre moitié est répartie entre coopératives et particuliers. Ce Temps qui reste 2011, un IGP Coteaux de l'Ardèche, provient du Domaine Benoît Salel et Élise Renaud, installés depuis 2008 du côté de Faugères, dans le sud du département. Dix-huit mois d'élevage en fûts après une longue cuvaison de quatre semaines, pour ce vin rustique, plein, fruité et puissant, parfait avec un pot au bœuf de saison. 15 euros.

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Direction le Bordelais pour les deux dernières bouteilles de ces petites lampées d'avant Noël. D'abord ce graves rouge 2010 de Château Villa Bel Air, à Saint-Morillon, un domaine créé dans les années 1990 par Jean-Michel Cazes. Merlot (50%) cabernet sauvignon (40%) et cabernet franc, élevage de douze mois en barriques neuves, jolie robe violine, nez floral, un peu sur la violette, notes toastées, charnu, élégant, profond en bouche, sur une finale vanillée. Beau millésime qui peut attendre quelques années avant d'être bu dans sa plénitude. Dans les 15 euros..

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J'achève ces petites lampées par ce Cru Bourgeois de Margaux 1999 de Château Paveil de Luze, un magnum extirpé de ma cave, ouvert dimanche soir sur des escalopes marinées, soja et gingembre, cuites façon niponne, sur le teppanyaki. Et en joyeuse compagnie... Vous lirez par ailleurs que Paveil, une des plus anciennes propriétés du Médoc, trente-deux hectares d'un seul tenant, est aujourd'hui dirigé par Frédéric de Luze, qui représente la sixième génération. Le vin ? Le cabernet sauvignon semble très majoritaire, assemblé au merlot et au cabernet franc. Un peu fermé au début, j'aurais du le déboucher plus tôt, voire le carafer, il s'ouvre tranquillement sur un nez de mûres, de cassis confits, de grillé, des pointes de cuir et d'humus. Bouche ronde, pas d'une ampleur exceptionnelle, mais très agréable, bien en place, et finale assez soyeuse...Joli moment, les copains !

Les petites lampées reviennent bientôt...

#VdV61: il était une fois un vigneron de Cucugnan...

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#VdV61. Il était une fois un président des Vendredis du vin, Abistonedas qui avait décidé tout seul dans son petit coin, que le thème de cette 61ème session commencerait par le célèbre Il était une fois des contes de notre enfance... M'est alors revenu en mémoire une rencontre, déjà ancienne, avec une vigneron du Languedoc, sur lequel j'avais déjà écrit dans les Fous de vin, car cet homme-là l'est un peu...

Il était donc une fois ... un vigneron du hasard, qui rêvait de grand air dans son atelier de l'usine Renault, rêve partagé par son épouse Fabienne. Ensemble, ils décidèrent de fuir la grande ville sans même parsemer leur chemin de petits cailloux blancs, direction le Languedoc-Roussillon, et plus exactement la petite commune de Cucugnan... où il était une fois, un curé. Bruno Schenck connaît l'histoire par cœur... Nous sommes ici au cœur des Hautes Corbières, en limite de climat méditerranéen. La vallée est surveillée par le château cathare de Peyrepertuse et par le château médiéval de Padern. Autant de lieux riches de légendes, de mythes, de contes, de ... il était une fois.  

Ce qui n'est pas une légende, c'est le boulot qu'abattirent Bruno et Fabienne pour restaurer les bâtiments de la propriété et pour constituer, en 1990, cinq ans après leur arrivée, le Domaine du Grand Arc - tout un programme.  Il compte aujourd'hui cent vingt hectares de garrigues  dont un peu plus d'une vingtaine de vignes : trois pour les cépages blancs (grenache blanc, maccabeu et roussane) et dix-neuf hectares pour les rouges (carignan, grenache noir, syrah, cinsault, mourvèdre).

« Sur le domaine, explique Bruno, nous avons non seulement volontairement limité les rendements compris entre vingt-cinq et trente-cinq hectolitres à l'hectare, mais nous avons également choisi de ne pas utiliser ni engrais, ni insecticide et de pratiquer une agriculture respectueuse et non violente ». La non-violence va à merveille à cet homme au crâne dégarni, sorte de moine, de Gandhi de la vigne, proclamant « faire des vins de forte expression, équilibre entre le terroir, le climat, les cépages, l'homme et sa passion ». Et la passion de cet homme est immense. 

Et maintenant, Il était une fois ...  une cuvée baptisée Six Terres Sienne, vous avez bien lu... Assemblage de trois cépages  « où la règle de proportion est telle que la syrah, majoritaire, est au tout ce que le carignan est au grenache ». Parole d'Évangile ! Bref, l'assemblage est un secret. Bruno Schenck rappelle que, là encore, « le vignoble se conduit sans engrais, ni insecticide, recourant le plus souvent au travail manuel, avec une sélection sévère de la récolte permettant des vinifications intégrales sans soufre, sans levurage, ni produits additionnés mais sans jamais renoncer à notre exigence de qualité ». Après une macération longue et une fermentation malolactique en fûts, l'élevage, avant assemblage, se fait pendant trois ans sans sulfites, deux ans dans des fûts neufs, un autre dans des fûts d'un an ». 

Et comme ici on aime les histoires, les belles histoires, si vous achetez Six Terres de Sienne, elle vous sera livrée avec un petit livret réalisé autour de  l'essayiste Jean-Philippe de Tonnac. Bruno Schenck, « l'homme qui vit la vinification comme un voyage intérieur », y explique notamment sa démarche sur les « traces qui restent énigmatiques » des moines cisterciens et raconte la genèse de cette cuvée que l'on pourrait qualifier de divine. « Comme tout créateur, je suis toujours plus ou moins insatisfait, conclut Bruno Schenck. J'ai une très grande joie en général au cours de la vinification, je m'emballe souvent beaucoup et peut-être trop, et à l'arrivée ma satisfaction est un peu chagrin. Ce sont les amateurs de mon travail qui la réveilleront peut-être ».

Il était une fois ... un homme qui doute mais un homme en marche !

 

(Domaine du Grand Arc. 15, chemin des Métairies du Devez. 11350 Cucugnan. Tél 04.68.45.01.03. www.grand-arc.fr)

Le millésime 2013 dans le Centre-Loire ? Un millésime d'attente qui devrait surprendre ...

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Pinot noirAnalyse. Bertrand Daulny, le directeur du Sicavac, le laboratoire œnologiquqe de Sancerre, vient de faire une communication sur le millésime 2013. Que je publie ici intégralement...

« Un cycle végétatif long et tardif, une date de vendanges jamais vue depuis plus de vint ans, des vins qui n’exprimeront toutes leurs qualités qu’après quelques mois d’élevage, 2013 est un millésime d’attente qui devrait surprendre favorablement.

 

- La campagne viticole

 

Année froide, 2013 a été une année tardive. Jusqu’au 10 avril, les températures très inférieures aux normales n’ont permis aucune activité végétative. Le débourrement a eu lieu avec une dizaine de jours de retard. Le froid et l’humidité du printemps ont accru le retard de végétation qui atteignait deux  semaines à la floraison. La coulure et le millerandage qui en ont résulté expliquent la petite taille des grappes à la récolte, principalement en blanc. Est alors survenue une longue période, du 20 juin à mi-septembre, marquée par de la sécheresse et des températures très élevées en juillet. Les maladies cryptogamiques, mildiou et oïdium, ont été relativement bien contenues. Les réserves en eau accumulées dans les sols étaient utilisées par la vigne qui, ainsi, ne subissait pas de contrainte hydrique excessive, excepté dans quelques secteurs où des blocages de maturation commençaient à être observés. La douceur et l’humidité se sont ensuite installées pendant vingt jours, jusqu’au 9 octobre. La saison viticole s’est terminée sur une période plus fraîche et toujours empreinte d’humidité.

 

- La maturation

 

Les quelques pluies de la deuxième quinzaine de septembre ont accéléré l’accumulation des sucres, tandis qu’en raison de la fraîcheur des températures les acidités totales diminuaient lentement. Le climat doux de fin septembre a relancé la maturation : concentration des sucres, chute des acidités, affinement des arômes. Il a également été propice au développement du botrytis. Deux situations sont à distinguer. En général, les pellicules du sauvignon blanc étant épaisses, le botrytis s’est implanté sous sa forme noble. Traditionnellement, cette évolution est recherchée dans les années tardives comme 2013 car elle améliore la qualité des vins : augmentation du gras et de la finesse aromatique. Par contre, ponctuellement et surtout sur certains sols filtrants, la dégradation sanitaire a pu entraîner des déviations gustatives ; il a fallu purifier les moûts blancs de façon plus poussée (débourbages sévères, collages) et trier les vendanges rouges qui ont fort heureusement été bien moins touchées.

La production de sucres est restée importante jusqu’à la fin de la récolte. Les acidités un peu élevées au début se sont très bien rééquilibrées à partir du 7 octobre.

 

- Les vendanges

 

Les vendanges ont démarré lentement. Le pinot gris à Reuilly a été récolté dès le 26 septembre. A Sancerre, les parcelles les plus précoces ont été rentrées à partir 2 octobre. Sur l’ensemble des vignobles du Centre-Loire, le rythme s’est progressivement accéléré et la majorité des raisins ont été cueillis entre le 7 et le 19 octobre. Le bon équipement des exploitations a permis de vendanger rapidement au moment optimum puis de vinifier dans les meilleures conditions.

 

- Les premières impressions du millésime

 

Comme tous les vins des millésimes d’attente à la maturation longue et tardive, les 2013 se révèlent souvent austères dans leur jeunesse.

 

Les vins blancs sont encore fermés. Les arômes floraux dominent ; ils peuvent être mêlés de notes végétales ou fruitées. Selon l’origine et la date de vendange, leur équilibre en bouche se caractérise par une tendre fraîcheur ou une nervosité plus ou moins appuyée. L’expérience nous enseigne que ce style de vins gagne toujours en qualité au cours de la conservation : l’acidité rend parfois la dégustation plus difficile dans les premiers mois mais est un atout pour leur évolution.

 

Les vins rouges apparaissent avec une robe de bonne intensité. Les arômes fruités (framboise, mûre) sont nuancés de touches florales (pivoine). La connaissance analytique de la composition des raisins en polyphénols et le suivi gustatif pendant les cuvaisons ont permis de maîtriser les extractions et d’obtenir de très bons tanins, mesurés et souples.»

 

Louise Massaux, folle à cause de grand-mère, se souvient des vins d'Alphonse Mellot ...

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Louise Massaux. Elle vit à Avignon et se décrit comme « une brave fille la plupart du temps, serial-ouvreuse de bouteilles, passionnée et épicurienne ». Après avoir travaillé dans le monde du parfum en France et à l’étranger, Louise Massaux a créé Vinorealys, « une agence de communication et de marketing consacrée à l'univers du vin et des spiritueux ». « Du nez au verre, il n’y avait qu’un pas que j’ai vite franchi », ajoute cette passionnée de vin, qui est d'abord retournée sur les bancs  « d’une chouette université, celle du vin », à Suze-la-Rousse. Elle  a ensuite « arpenté les terroirs afin de déguster, comprendre inlassablement, harceler questionner les vignerons ». Son blog, Quilles de filles, est « né de l’envie de partager le plaisir que j’avais à goûter certains vins et rencontrer des vignerons (et non le contraire). Beaucoup autour de moi s’intéressent aux vins mais avouent être rebutées par le côté expert qui se dégage parfois de certaines publications », précise-t-elle. « Écrire mes expériences, mes rencontres, y mettre un peu de légèreté et quelques notions simples. Essayer de raconter un peu de cette magie, de la synergie entre des hommes, des femmes et une terre. J’avoue rester totalement admirative face à cela. Aimer le vin, en parler et essayer de transmettre un peu de cette envie. Le vin porte en lui la convivialité, le partage, alors en parler de façon compliquée alors que le bonheur est simple comme un verre, m’ennuie, pour parler poliment (et je suis une fille polie). J’aime à penser que je suis une étape, quand ils s’y impliqueront plus, ils passeront naturellement vers mes aînés, plus précis, plus riches », poursuit-elle. Aujourd'hui, Louise Masaux « organise de chouettes raouts vineux en essayant de créer un lien entre ceux qui le font et ceux qui le boivent ». Elle m’implique également, milite et  « vitupère pour que la liberté de parler du vin demeure », comme avec le collectif Touche pas à mon vigneron. » Heureux de vous compter parmi mes Fous, Louise ...

- Le déclic ? Votre premier verre ? Avec ma grand-mère. Elle fut une des premières femmes chef en France dans les années 1920, à une époque où on les cantonnait plutôt cuisinières. Enfant, je passais des heures dans sa cuisine et dans les restaurants. En toute logique, un jour que nous dégustions un magnifique foie gras d’oie, elle m’a tendu son verre. C’était un gewurtztraminer, je me rappelle encore les arômes ! Depuis, je n’ai jamais décroché. Mon père avait une cave sublime que ma grand-mère adorait vider avec ses copines (et mon aide). Comparse et complice, elle m’a enseigné l’art des désaccords et le sens du bonheur, de la jouissance qu’on éprouve à ressentir chaque instant, chaque joli verre.

- Une devise ? N’en avoir aucune. J’envie les gens pour qui les choses sont définies, cadrées. Mon métier consiste à essayer de comprendre ce que sont les gens, les vins et le traduire. Donner leur vérité, pas la mienne…

- Le meilleur souvenir de dégustation ?  Il y en a tant…En choisir un, serait dénigrer les autres…

- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Armoire d’une centaine de bouteilles, je vis en appartement. Toujours trop petite malheureusement.

- Les trois coups de cœur du moment ?  

 . J’ai eu l’occasion, il y a peu, de passer un peu de temps chez Alphonse Mellot, à Sancerre. La perfection et la précision de ces vins m’ont éblouie. En blanc, le travail mené tant à la vigne qu’à la vinification permet de percevoir chaque variation de terroir. Il a su aller au-delà de l’expression du sauvignon, pour faire ressortir là le silex, là le fruit. C’est magique !

. L’Âme 2007 de chez Rotier, un vin de Gaillac, une région que j’aime particulièrement. Une majorité de duras, ce cépage local à la fois puissant et fin. Des notes de mûres, de poivre vert et une touche de fraîcheur légèrement mentholée avec une grande longueur.

. Malartic-Lagravière, en blanc comme en rouge, leurs vins sont superbes. Pessac Léognan dans toutes ses qualités.  

Les Fous à la quinzième place du e-buzzing de décembre ...

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Classement. Tiens, il y a longtemps que je ne vous ai pas parlé du e-buzzing, le classement des blogs les plus influents - c'est eux qui le disent. Malgré les explications de nombre de sommités en informatique, je n'ai toujours pas compris comment ça marche mais, bon, on s'en fout, un classement c'est un classement, on en pense ce qu'on en veut. Une chose est sûre, il ne veut pas dire qu'on a des millions de lecteurs mais au moins qu'on est actif et qu'on alimente. Quant à l'influence, on connaît la chanson ...

Toujours est-il qu'après avoir navigué au delà de la vingtième place ces derniers mois, sur cent blogs classés, les Fous sont de retour dans les vingt premiers au classement de décembre. Quinzième. Vous verrez, si ça vous intéresse, dans le lien ci-dessus, qu'il y a aussi du changement sur le podium. Sur la première marche la Pinardotek, le blog de Sand, la « nombrilo-féministe pinardière ». Elle détrône le blog des 5 du vin, qui passe à la deuxième place, suivi par celui des Vendredi du vin...

Petites lampées de crémants qui font aussi de belles bulles de fêtes ...

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Effervescents. Elles seront bientôt huit, puisque la Savoie doit les rejoindre, mais elles ne sont encore que sept ! Sept appellations pour les crémants, les autres bulles... Ils viennent d'Alsace, qui domine le marché, de la Bourgogne, de la Loire, de Bordeaux, du Jura, de Limoux et de Die. 

 - Qu'est-ce qu'un crémant ? Un effervescent obtenu par méthode traditionnelle autrement appelée méthode champenoise, avec seconde fermentation en bouteille.

- Les cépages ? C'est évidemment selon la région...

. Alsace : pinot blanc, riesling, pinot noir, pinot gris, auxerrois, chardonnay.

. Bordeaux: sémillon et sauvignon pour le blanc; cabernet et merlot pour le rosé.

. Bourgogne: pinot noir, chardonnay, pinot blanc, pinot gris, gamay noir à jus blanc, aligoté, melon, sacy.

. Die : clairette, aligoté, muscat.

. Jura : poulsard, pinot noir, trousseau, chardonnay, savagnin.

. Limoux : chardonnay, chenin, mauzac, pinot noir.

. Loire : chenin, cabernet- franc, chardonnay, pinot noir, grolleau noir et gris, orbois.

- Les prix ? Rien à voir avec ceux d'un champagne de qualité. De 6 à une vingtaine d'euros, mais plus généralement entre 8 et 15 euros. Et un vrai rapport prix/qualité/plaisir, pour peu qu'on fasse le bon choix. Pour des fêtes pétillantes on peut donc penser crémant...

Si vous aimez le chenin, vous vous tournerez notamment vers les montlouis-sur-loire. L'appellation compte deux catégories de fines bulles : Montlouis Méthode traditionnelle et Montlouis Pétillant originel, né en 2008. Ces derniers contiennent moins de cinq grammes de sucre résiduels par litre, soit l'équivalent d'un brut nature ou d'un non-dosé. Jacky Blot, Domaine de la Taille aux loups, propose une Méthode traditionnelle Triple Zéro, provenant de vieilles vignes,  élevée près de deux ans sur lattes et sans ajout de liqueur au moment du dégorgement. D'une incroyable fraîcheur et d'une vivacité revigorante, sur des notes de pomelo et de cire et une finale minérale, il saura accompagner tout un repas, des huîtres jusqu'à la bûche. Un vrai bonheur pour 12,50 euros.

Toujours en Loire, on pourra se tourner vers les pétillants de Robert & Marcel, la nouvelle marque des Vignerons de Saumur, qui proposent trois "bulles": deux méthodes traditionnelles, un sec et un demi-sec, aux arômes de fruits blancs, et un original mousseux rouge demi-sec, gourmand et facile à boire. (5,80 et 6,40 euros).

La Loire, c'est aussi la Maison Ackerman, spécialiste des fines bulles. Pas moins de dix cuvées, dont le X Noir, à base de chenin ou de pineau d'aunis, le Royal Rouge en demi-sec,  un crémant rosé, ces deux derniers à base de cabernet. Et aussi cette Grande Réserve, assemblage de chardonnay (60%), de chenin et de cabernet franc, à parts égales, proposée dans une jolie bouteille, large d'épaules... Le contenant ? On est sur des bulles pleines de notes florales et d'agrumes et une fin de bouche briochée. Peut accompagner tout un repas de fête sans se priver. 8,90 euros...

Les bulles, c'est aussi une des spécialités de Limoux et notamment de la Maison Antech, une maison familiale et indépendante, depuis six générations, dirigée par la... pétillante Françoise Antech. Après avoir créé sa blanquette de Limoux Brut nature en 2011, avec le millésime 2010, Françoise Antech a lancé son crémant Pure Émotion, un rosé brut nature, c'est à dire sans dosage. Un assemblage de chardonnay (60%), de chenin (20%), de mauzac (10%) et de pinot noir et une méthode traditionnelle au nez de petites baies rouges, très élégante, vive, idéale pour l'apéritif d'un repas de fête. Si vous préférez le blanc, osez la blanquette Brut nature, sur du mauzac (9%) associé au chenin et au chardonnay, là encore non dosée.  Florale au nez comme en bouche, notes d'agrumes, grande vivacité. Parfait pour les huîtres et le saumon sauvage. 7,40 euros.

Pour terminer, on remonte en Alsace, autre pays des crémants, avec la cuvée du Château d'Isenbourg, de Châteaux & Terroirs, holding qui regroupe également la Cave des Vignerons de Pfaffenheim et Dopff et Irion. Le Clos du château domine la ville de Rouffach et produit des vins blancs mais aussi ce crémant élégant et frais, fruité et floral, sur des notes citronnées qui en feront  le parfait compagnon d'un plateau de fruits de mer. Dans les 12 euros.

Bonne (petites) lampées de fête avec les crémants...

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La sérénade de Paul Carali pour l'étiquette de La Ficelle ...

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St-Pourcain-La-Ficelle-2013-2.jpgTradition. Vingt-six ans que ça dure ! Depuis 1987, La Ficelle, emblême du vin de Saint-Pourçain-sur-Sioule est illlustrée par un dessinateur humoristique. Cette année, c'est Paul Carali qui s'y est collé.

 Petit cours d'histoire... Je cite : « La légende de La Ficelle trouve sa source en l’an 1487, dans une auberge médiévale, où Gaultier, le maître des lieux, servait le vin dans des pichets en terre et en étain, contenants qui ne lui permettaient pas d’évaluer le niveau consommé. Afin de couper court aux discussions contradictoires, et pour mesurer de manière plus fiable la quantité servie, il décide d’utiliser une ficelle sur laquelle il fait des nœuds réguliers, chacun correspondant à une mesure de vingt-cinq centilitres. Il venait ainsi de créer une remarquable unité de mesure donnant naissance à la pinte, la demie et le galopin ».

 Réhabilitée en 1987 par l’Union des Vignerons de Saint-Pourçain, La Ficelle revient tous les ans à la même époque, le premier samedi de décembre. Fête à Paris et dans sa ville natale, campagne de pub, vente dans les brasseries parisiennes et quelques autres en province, la promotion est parfaitement rôdée.

Quant aux dessinateurs invités à réaliser l'étiquette, ils ont pour nom Avoine, Barbe, Barberousse, Barrigue, Blachon, Bridenne, Cursat, Dubouillon, Faujour, JY, Honoré, Laville, Loup, Mose, Napo, Nicoulaud, Piem, Roche, Sabatier, Soulas, Tignous, Trez, Lerouge, Samson, Willem... Tous devenus des amis des vignerons de Saint-Pourçain, qui se retrouvent au sein des Compagnons de la Ficelle pour célébrer ce vin nouveau dans les rues de Saint-Pourçain. C'était le 7 décembre.

Paul Carali  est né à Héliopolis, en Égypte. il est le créateur du groupe rock Pink Panthers, en 1962 et sa carrière de dessinateur a débuté dans Pif en 1972. Avant l'Écho des savanes, Charlie, Hara-Kiri, Charlie Hebdo.  Pour le millésime 2013, le créateur de Psikopat a revisité la sérénade...

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Petites lampées des 2012 et autres millésimes du Cellier aux Moines au Camélia ...

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Cellier-2012--Rouge.JPGParis. Si vous avez, ce dont je ne doute pas, acheté et lu l'excellent livre Neuf siècles au cœur de la Bourgogne, le Cellier aux moines et son clos, vous savez déjà tout sur l'histoire de cette belle propriété rachetée en 2004 par Catherine et Philippe Pascal et leurs trois enfants. Deux années de travail, pour restaurer les bâtiments classés au Patrimoine, leur a été nécessaires avant de reprendre l'exploitation du Clos, en 2006, avec la complicité d'un jeune vigneron givrotin, Erwan Bretaudière.

Depuis cette date, la vigne a été ressuscitée. Le désherbage chimique abandonné au profit d'un travail régulier du sol. Vendanges en vert, effeuillage, tri sévère avant égrappage, petits rendements, suivi parcellaire, vinification en foudres de chêne, élevage d'un an en fûts ... Les Pascal veulent tirer toute la quintessence des fabuleux terroirs du domaine. Et des 4,7 hectares en Givry Premier Cru, exclusivement plantés en pinot noir, sur un coteau argilo-calcaire, caillouteux, exposé plein Sud. Le domaine compte aussi une parcelle de 61 ares sur Mercurey, Les Margotons, marnes blances et calcaire, où se plait le chardonnay. Et il a acquis, en 2012, trois petites parcelles de Premiers Crus sur la Côte de Beaune : Puligny-Montrachet Les Pucelles, Chassagne-Montrachet Les Chaumées et Santenay Beauregard.

Trois cuvées 2012, mises en vente mi 2014, dégustées à l'heure de l'apéritif, l'autre jour au Camélia, l'un des deux restaurants de Thierry Max, au Mandarin Oriental. J'ai adoré Les Pucelles au point d'en abuser... Tendu, minéral, notes toastées, profondeur... « En fait nous sommes assez séduits par le résultat, commente Philippe Pascal, c'est un joli millésime, malgré des incidents climatiques, car nous avons tout eu, coulure, grêle, des débuts de maladies et de tout petits rendements, mais, au final, cela donne des vins inespérés. »  Inespéré et sublime, le givry 2012 du Clos, tout en fruits et en mâche, précis, séducteur. Nous avons même eu droit au 2013, autre année compliquée, tiré sur fût la veille, « assemblage représentatif du millésime, issu de jeunes vignes et élevé en fûts neufs pour 50%, précise Philippe Pascal. Une belle surprise, ce millésime mérite mieux que les premiers échos... ». Très beau vin, nature, gorgé de fruits, frais. « Vingt-quatre hectos ... », il n'y en aura pas pour tout le monde.

Cellier:Blancs entrée

A table, sur la dorade royale en tartare, crémeux de concombre à la feuille de citron vert, le blanc des Margotons. Le 2011 encore très boisé, nez très floral, pointes citronnées, très expressif, sur une finale vive; et le 2008, millésime à boire, sur des notes d'évolution mais parfaitement droit. Pour escorter le paleron de Hereford braisé, cannelloni gratinés, sauce vin de Bourgogne, deux millésimes du Cellier. Le 2011, un brin fermé, sur des notes de grillé, de vanille, derrière lesquelles surgit rapidement en bouche un joli fruit. Le 2009, « l'année des vignerons », magnifique, profond, fruits rouges compotés, grillé élégant, pointes de poudre de vanille, ample et velouté. « Un joli souvenir ... » sourit Philippe Pascal. Plus rien à vendre...

Enfin, avec l'étrange poire pochée au Givry, présentée en dés, sur un fond de tarte, un peu trop parfumée au cassis à mon goût, on a redemandé le 2009, juste un fond, quoi !... Et je suis revenu au 2012, comme pour fermer la boucle. Décidemment parfait ...

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Les petites lampées reviennent bientôt...

Petites lampées, de Reuilly à Margaux, en passant par monts et par vaux ...

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Bourges. L'autre jour à La Courcillière, le restaurant des marais de Bourges. À l'invitation du chef Denis Julien, Jean-Baptiste Charpentier (trente ans), qui dirige, depuis fin 2012, avec son frère Béraud (vingt-sept ans), le domaine familial de Reuilly, a passé l'après-midi derrière le comptoir du restaurant pour présenter ses vins et notamment le millésime 2012. Le domaine ? Quelque 280 hectares de céréales et onze hectares de vignes, du sauvignon, du pinot noir et du pinot gris, ce dernier pour un beau rosé qui régale les soirs d'été ... Et ce rouge 2012 ? « C'est un joli millésime, catastrophique en terme de volume mais, avec de belles grappes, un joli jus, une belle concentration, ça fera des vins de garde » commente le vigneron. Dégustation : pinot noir typique du Centre-Loire, léger, fruité, digeste, presque gouleyant. (7,20 euros).  Jean-Baptiste Charpentier avait aussi apporté sa cuvée élevée en fûts de chêne ayant déjà "travaillé". Plein de fruit, d'une belle rondeur, sur des notes un peu toastées. (7,70 euros). Enfin, deux blancs. D'abord la Cuvée Les Beaumonts, macération pelliculaire d'une dizaine d'heures, avant pressurage. Rond, beurré, sur la pêche blanche, jolie finale. On se croirait presque de l'autre côté de la Loire. (8,20 euros). Enfin, le sauvignon traditionnel, pressurage direct de deux heures après la récolte, nez de buis, d'agrumes, attaque vive, belle acidité. (6,70 euros). Pour les huîtres, la semaine prochaine... 

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La semaine dernière on a ouvert ici, sur des tranches de panis poêlées et un carré d'agneau, ce cornas bio 2012, de la Cave de Tain l'Hermitage. De la syrah provenant de terrasses granitiques, un rendement de moins de quarante hectos, un élevage en fûts pour conserver le fruit. Il est noir et mûr au nez, qui relève des pointes de fumé et de cuir. Un brin d'épices en bouche, des notes chocolatées, une belle ampleur et une longueur gourmande. (19.40 euros). De la même cave, on avait goûté quelques jours avant, le saint-joseph, même millésime, toujours de la syrah, avec un élevage partiel en fût. Un peu plus floral, peut-être, mais toujours aussi gourmand en bouche, juteux, avec une pointe de minéralité qui lui donne une belle fraîcheur. (13 euros).

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J'ai déjà ici parlé du chatus, ce cépage peu connu des fous de vin. L'Ardèche en compte une cinquantaine d'hectares dont deux plantés en 1888. La moitié appartient à la cave La Cévenole, l'autre moitié est répartie entre coopératives et particuliers. Ce Temps qui reste 2011, un IGP Coteaux de l'Ardèche, provient du Domaine Benoît Salel et Élise Renaud, installés depuis 2008 du côté de Faugères, dans le sud du département. Dix-huit mois d'élevage en fûts après une longue cuvaison de quatre semaines, pour ce vin rustique, plein, fruité et puissant, parfait avec un pot au bœuf de saison. 15 euros.

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Direction le Bordelais pour les deux dernières bouteilles de ces petites lampées d'avant Noël. D'abord ce graves rouge 2010 de Château Villa Bel Air, à Saint-Morillon, un domaine créé dans les années 1990 par Jean-Michel Cazes. Merlot (50%) cabernet sauvignon (40%) et cabernet franc, élevage de douze mois en barriques neuves, jolie robe violine, nez floral, un peu sur la violette, notes toastées, charnu, élégant, profond en bouche, sur une finale vanillée. Beau millésime qui peut attendre quelques années avant d'être bu dans sa plénitude. Dans les 15 euros..

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J'achève ces petites lampées par ce Cru Bourgeois de Margaux 1999 de Château Paveil de Luze, un magnum extirpé de ma cave, ouvert dimanche soir sur des escalopes marinées, soja et gingembre, cuites façon niponne, sur le teppanyaki. Et en joyeuse compagnie... Vous lirez par ailleurs que Paveil, une des plus anciennes propriétés du Médoc, trente-deux hectares d'un seul tenant, est aujourd'hui dirigé par Frédéric de Luze, qui représente la sixième génération. Le vin ? Le cabernet sauvignon semble très majoritaire, assemblé au merlot et au cabernet franc. Un peu fermé au début, j'aurais du le déboucher plus tôt, voire le carafer, il s'ouvre tranquillement sur un nez de mûres, de cassis confits, de grillé, des pointes de cuir et d'humus. Bouche ronde, pas d'une ampleur exceptionnelle, mais très agréable, bien en place, et finale assez soyeuse...Joli moment, les copains !

Les petites lampées reviennent bientôt...

Ben oui, le gris de Reuilly...

Pierre Guigui, fou de vins qui viennent des tripes se souvient de celui qui sanctifie…

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Pierre Guigui

Pierre Guigui. Depuis 2007, il est le Monsieur vin et le rédacteur en chef du magazine Gault&Millau. Fondateur du concours international des vins bios Amphore, membre fondateur du Renouveau des vins bretons, Pierre Guigui est avant tout un homme charmant que je prends vraiment plaisir à croiser lors de mes escapades dans le mondovino... Amateur de karaté, qu'il a pratiqué dans sa jeunesse, de bonnes blagues il aime autant les chemises colorées, à fleurs ou pas que les vins bios et "nature"... Merci d'avoir répondu (enfin !) à ce questionnaire, Pierre. Un vrai cadeau de Noël...

- Le premier verre ? Le déclic ? Cela remonte à l'enfance... C'est celui du Kiddouch qui "sanctifie" le repas du vendredi soir chez les Juifs. Le verre passe de lèvres en lèvres. Beau symbole de partage non ? Le déclic s'est fait par la littérature... Le vin ouvre des horizons nouveaux à qui sait lire entre les lignes.

- La devise ? En normand "à bère ou j'tue l'quin" ce qui veut dire "à boire ou je tue le chien". Je crois que c'est une des expressions favorites d'Olivier Schvirtz, du resto La Robe et le Palais, à Paris. Un gars adorable qui ne ferait pas de mal à une mouche... si son verre est plein.

- Le meilleur souvenir de dégustation ? Les vins qui me font vibrer vraiment viennent des tripes des producteurs. Certains sont en harmonie avec ce qu'ils font et les vins en deviennent beaux. La liste est longue : Olivier Jullien, JP Frick, Richard Doughthy, Thierry Valette, les Gourdon... et tant d'autres. J'aime aussi les vins qui racontent une histoire, qui font voyager, la Romanée, Pétrus, Angélus... Puis, il y a les gens avec qui on boit le vin, qui comptent tout autant. Il vaut mieux un vin banal avec un ami qu'un très bon vin avec un acariâtre.

- Cave ou armoire ? Combien de bouteilles ? Une toute petite cave pour boire des coups à la maison, plus de coups de cœur que de grands vins, et un lieu de "stockage" pour le reste des vins dont je ne connais pas le nombre de bouteilles. 2.500 peut-être?

- Les trois coups de cœur du moment ? C'est une torture... Il y en a de trop. Donc je vais parler de ma dernière dégustation lors du salon Buvons Nature de mon ami Christophe Casazza. Domaine du Pech de Magali Tisssot et Ludovic Bonnelle; Domaine Lous Grezes, de Tresse et Luc Lybaert; et Domaine Olivier Cousin.

 

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