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Channel: Les Fous de vin d'Alain Fourgeot
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Petites lampées des vins du Domaine Joseph-Mellot chez Michel Rostang...

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Mellot-Catherine.JPGParis. Pour promouvoir les vins du Domaine Joseph-Mellot, qu'elle dirige avec une grande énergie, depuis la mort de son mari Alexandre, Catherine Corbeau-Mellot (photo du haut) multiplie, comme beaucoup, les contacts, les salons et les voyages. Et organise, par l'intermédiaire de son attachée de presse, des déjeuners, ce qui est beaucoup plus rare chez les vignerons du Centre-Loire - à moins qu'on ne me dise pas tout !

Ce jour-là, nous sommes une dizaine, dont un blogueur number one, autour de la table, dans un salon particulier du restaurant de Michel Rostang, rue Rennequin. Deux étoiles au Michelin, ambiance très Relais-Château, beaucoup de monde dans les autres salles, service parfait.

Pour l'amuse-bouche (petit gâteau moelleux de sardine et ablettes frites), le reuilly blanc La Commanderie et le quincy Clos de la Victoire, dans le millésime 2010, deux vins pleins de volume, déjà goûtés l'an dernier, qui ont encore gagné en ampleur, le premier, très mûr, fruits blancs et notes de feuilles d'agrumes, fond de nez mentholé ; et le second beaucoup plus tendu, un brin variétal, d'une belle persistance en bouche.  Les mêmes avec l'entrée : les Saint-Jacques blanches et noires, chou rouge en vinaigrette, soupe crémeuse des bardes, caviar Osciètre. Le reuilly idéal sur la sauce, le quincy plus dans son registre avec les coquilles.

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Pour suivre, la langoustine rôtie laquée au corail, fricassée de racines (panet et topinambour), compotée de pommes, est escortée du pouilly-fumé Le Tronsec 2011 et du sancerre blanc Les Vignes du Rocher, 2011 itou. L'opulence du pouilly, issu de marnes calcaires, ne joue pas la même partition que le sancerre, très pierre à feu, provenant d'un terroir de silex, encore jeune, sur le citrus, d'une magnifique minéralité, offrant un mariage d'amour avec le crustacé.

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Mariage terre/mer encore, avec le dos de bar en écailles de châtaignes, velours de céleri, beurre de Noily Prat, plat magnifique, cuisson parfaite du poisson, proposé avec deux sancerres blancs, la Cuvée Pierre-Étienne 2006 et l'Original 2008, deux expressions radicalement différentes des terroirs du Piton, les deux élevés en barriques de chêne provenant des forêts du Berry. Le 2006 sur des notes de cire, de miel, un brin exotique, et le 2008, un peu fermé au premier nez, explosif après quelques minutes, minéral, pierre à feu, d'une grande fraîcheur sur une finale anisée - il devrait savoir vieillir très tranquillement quelques années encore.

Je n'ai pas été emballé par le marron façon Mont-Blanc, brisures de châtaigne et cœur coulant au Grand-Marnier, mais je ne suis pas fan des marrons, pas plus de ceux qu'on trouve en ce moment en Sologne que ceux distribués par certains quand ils sont à court d'arguments... Par contre, les mignardises étaient topissimes et, comme je ne bois toujours pas de café, j'ai siroté tranquillement le Pierre-Étienne, en devisant joyeusement avec ma charmante voisine. Avant de retrouver le brouillard parisien...

Les petites lampées reviennent bientôt...

 

PS. Le Domaine Joseph-Mellot, une centaine d'hectares sur sept des huit appellations du Centre-Loire (seule manque celle de Châteaumeillant) fêtera en mai prochain ses cinq cents ans à Sancerre. 


Atout Pic et petites lampées de Chantegrive pour un anniversaire ......

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Chantegrive-sardine.JPGParis. En attendant d'être servis, il n'est pas rare que les clients dévorent le beurre déposé sur les tables ... Anne-Sophie Pic, elle, sert du beurre en guise d'amuse bouche. C'est malin. Il est "infusé" au café ou aux cinq baies et à tartiner sur des tranches de petits pains tièdes. C'est sublime et délicat. Un peu à l'image du nouveau restaurant que la seule femme triplement étoilée, installée à Valence, vient d'ouvrir rue du Louvre, tout près de la rue de Rivoli. Joliment baptisé La Dame de Pic. Grande et belle salle claire, ouverte sur la cuisine, décor de briques peintes en blanc, tableau en cuir de la même nuance, belle lumière, sièges en cuir gravés d'un P... Et, en bas, un petit salon privé aux murs recouverts de voilages aériens. Nous sommes là pour déjeuner autour des vins de Château de Chantegrive, domaine d'un peu moins de cent hectares sur l'appellation Graves, propriété de la famille Levêque, conseiller par Hubert de Boüard.

Sur les beurres infusés, les notes de ... beurre frais de la Cuvée Caroline 2011, sauvignon et sémillon à égalité, jolie, tendue, un peu saline, avant l'huître spéciale Gillardeau numéro 3, chou-fleur et jasmin, une sorte de mariage d'amour avec Chantegrive blanc 2011 (toujours le même assemblage) et ses notes délicates de fleurs blanches. Sur la sardine de méditerranée, poireaux, thé matcha, une assiette de peintre, il fallait l'opulence et l'intensité de la cuvée Caroline 2010, décidément un grand millésime.

Chantegrive-cochon.JPGQuatre rouges, ensuite, merlot et cabernet sauvignon, cinquante/cinquante, sur le cochon de Bigore, thé vert, feuille de figuier et figues rôties. Ma voisine a passé dix minutes à séparer le gras du maigre... Le gras était grandiose ! Les figues mûres et savoureuses et, sans être fou du sucré-salé, j'ai dévoré ... En savourant Chantegrive 2007, sur les fruits noirs et des notes de grillé, à boire aujourd'hui; le 2008, cacaoté et réglissé; le 2009, peut-être un peu « rabougri », mais en attente; et le 2010, une vraie bombe à retardement, complexe et ample, génial sur le gras croquant. Et « très bordelais », ai-je entendu ...

J'ai fait l'impasse sur les rouges avec la Trilogie de Savoie (les fromages), romarin corse, miels à la bière et à l'huile d'olive, suprenants et délicieux, pour revenir sur Caroline 2010, qui, là-encore, a révélé ses dessous affriolants. J'avais réservé la cuvée Henri-Levêque 2008, complexe, torréfiée, suave, à garder encore un peu en cave, pour accompagner l'originale poire William, réglisse et violette, sur laquelle était plantée une bougie bleue qu'il fallut souffler... On m'avait dénoncé ! Ce déjeuner fut donc  un joli cadeau d'anniversaire...

Les petites lampées reviennent bientôt... 

Petites lampées de vins propres, Cave du Soleil et P'tits Cochons ...

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Bourges. La salle du bistro/resto des 3 P'tits Cochons se prête admirablement à ce genre de mini salon des vins, le quatrième organisé par Thierry Lapoire, le propriétaire de la Cave du Soleil, sur le thème des vins propres. C'est à dire « sans levures ajoutées et sans produits de synthèse »... Dix domaines, dix vignerons, venus parfois de loin, pour faire goûter leur production dans une ambiance joyeuse et festive. J'y ai fait un petit tour, je n'ai pas tout goûté, pas vu tout le monde, j'ai simplement poser la question suivante à chacun des vignerons rencontré: et si vous n'aviez qu'un vin à me faire déguster, ce serait lequel ? On suit ...

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- Gérard Eyraud, Domaine de Rapatel (Gard): « Peut-être celui qui dérange le plus, parce qu'il est un peu évolué, un brin oxydé, j'adore les vins oxydés, donc je choisirais La Grande Signature 2008, rousanne, bourboulenc, chasan, provenenant d'un terroir de galets roulés, petits rendements,  raisins surmaturés, levures naturelles. » Des fleurs jaunes, des notes de miel, amplitude et longueur, oxydation sympathique qui n'est pas sans rappeler celle du fino andalou. J'ai adoré... (14 euros, prix caviste). Gérard Eyraud n'a pas voulu que je reparte sans avoir goûté son carignan 2007. Dégusté avec plaisir en pensant à Michel Smith et à son Carignan Story...
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- Thierry Alexandre (Saint-Joseph). « Je n'ai que deux vins, un rouge et un blanc, tous les deux en 2011, goûtez les deux ! Le rouge ?  Cent pour cent syrah et des vieilles vignes de plus de cinquante ans, vendanges entières, pas de souffre, cuvaison courte, douze mois d'élevage, pas de filtration. » Très joli vin, glissant, digeste, aromatique, poivré juste ce qu'il faut, précis, sans déviance. Pas donné ... (20 euros, prix caviste). 
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- Géraldine Pialoux, Domaine Le Picatier (Côtes roannaises). « Comme vous aimez le gamay, voici notre cuvée 100% 2011, issu de sol granitiques et sableux, vendangée à la mi-octobre.». Sur le fruit, la cerise, facile à boire, croquant, belle présence en bouche, un vrai petit jus de raisin comme je les aime. Je me voyais déjà autour d'un joli casse-croûte de copains, cet hiver, par une journée froide et ensoleillée, j'ai des arbres à couper dans le jardin... (8,50 prix caviste).
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- Vincent Chauvelot (Châteaumeillant). «Non, je ne suis pas vraiment nouveau dans l'appellation, je me suis installé en 2007 mais je commercialise mes vins depuis 2010. Je suis sur 1 hectare 70, dont cinquante ares replantés cette année en gamay, pour répondre au cahier des charges de l'AOC, qui veut que l'on ait dorénavant 90% de pinot noir et 10% de gamay. Voilà mon Vin de France 2011, ainsi baptisé car la commission d'agrément l'a recalé pour manque de typicité...  Vinification en grappes entières, macération très courte.» De fait, ce rouge très nature manque un peu de matière et de volume mais je ne déteste pas...(8 euros, prix caviste).
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- Mathieu Coste (Coteaux du Giennois). « Voici mon Biau ... Millésime 2010. 80% de gamay et 20% de pinot noir. Vendanges manuelles, pas de levures, élevage en cuves inox, ni collage ni filtration, élevage très long, six ans, pour ce gamay issu de sols argilo-calcaire et d'une vigne en bio depuis 1982...» Un joli gamay, évolué, qui tranche singulièrement avec les primeurs bus récemment, tendu et plein de finesse, persistant, authentique, structuré. (10 euros, prix caviste)
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- Gérard Boulay (Sancerre). « Monts Damés 2011, sauvignon vinifié en fûts de trois cents litres de plus de trois  ans et élevé en cuves pendant six mois, levures indigènes.» Rond, bon, long, gourmand, plein en bouche et de beaux amers pour la finale. Du Boulay dans les chais... Et dans sa cave, d'urgence. (24 euros, prix caviste).
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- Stéphane Guion (Bourgueil). « Vous aimez les mono cépage ? La cuvée Prestige 2010, 100% cabernet franc, sols argilo-calcaires, vignes de plus de quatre-vingts ans, vendanges manuelles, ni levurage, ni souffre dans la vinification.» Vin plein, tanins discrets, fruits et cerises confits, sur le terroir, notes épicées, digeste. Excellent rapport prix/sympathie... (8,90 euros prix caviste).
Les petites lampées reviennent bientôt...

 

 

Anaphore et petites lampées (manquées) de grands millésimes de Château La Gaffelière...

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GaffelièreBourges. On peut manquer des rendez-vous à cause d'un train raté, d'une grève des cheminots, d'une grippe de dernière minute, d'un accident dans un escalier, tout cela m'était déjà arrivé, mais il faut tout de même être un peu ... gland pour se tromper de date. J'assume ... J'ai donc raté un déjeuner chez Taillevent, à Paris, pour avoir mélangé les mois sur le calendrier de mon iPhone. Un coup à revenir au bon vieux Filofax ! 

Si j'avais assisté à ce déjeuner, j'aurais croisé quelques happy-few, Pierre Arditi, l'homme sandwich de Grands Crus Classés, Ariane Massenet, qui illumine certaines de mes matinales, Patrick Timsit, en one man stand-up-show, et quelques grandes plumes de la presse spécialisée...

Si j'avais assisté à ce déjeuner, j'aurais pu parler du dernier millésime avec Alexandre de Malet Roquefort ( à gauche), l'heureux propriétaire du ce 1er Grand Cru Classé B de Saint-Émilion, accompagné par sa sœur Bérangère (à droite)...

Si j'avais assisté à ce déjeuner, j'aurais probablement été séduit par le menu « sur mesure » proposé par le chef, Alain Solivérès : parfait de foie gras de canard, marmelade de coings; quasi de veau du Limousin rôti aux légumes caramélisés; ossau iraty, confiture de cerises noires; craquant au chocolat ashanti et saveurs épicées...

Si j'avais assisté à ce déjeuner, j'aurais goûté plusieurs millésimes de La Gaffelière, dont un 70 en magnum (1970), qui a provoqué quelques tweets enflammés, un 53, toujours du même siècle et enfin un 45 ...qualifié de « topissime », par un un bon vivant rencontré le soir même à un autre dîner...

Si j'avais assisté à ce déjeuner, je n'aurais pas écrit cette anaphore ...

Les petites lampées (vécues) reviennent très bientôt...

Petites lampées des 10 vins cochons dans une ville d'eau...

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Vinsdixcochons-1.jpegChâteldon. Bon d'accord, j'aurais pu être au Carroussel du Louvre pour le Grand Tasting de B&D et je fais donc partie des « jobards » de blogueurs qui n'y étaient pas ... Ben non, j'avais promis depuis l'an dernier que je serais en week-end dans la belle campagne auvergnate, chez mon ami Laurent, lequel habite à une bonne demi-heure de marche, gros de dénivelé, de Châteldon, la ville de l'eau des stars et des trois étoilés au Guide Rouge. Châteldon la pétillande, joli bourg de bobos, traversé par un petit ruisseau à truites, dominé par le château de Pierre Laval, oui, oui, celui-là... Châteldon qui accueille depuis quelques années le salon de vins naturels, neuvième du nom, organisé par l'association Les 10 vins cochons...Et on était bien, Nico, si tu savais, au fond de cette vallée froide, blanchie par le givre et quelques flocons de neige...

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Bon, certes, nous n'étions pas des milliers à avoir fait le voyage, mais plusieurs centaines, si j'en crois le compte rendu de la montagneuse presse locale, pour déguster les vins d'une quarantaine de vignerons venus de tous les coteaux de France. Sous l'immense yourte chauffée, encore heureux car ça caillait grave, ambiance un brin alter-mondialiste mais fort conviviale comme on dit, voire joyeuse. Musique folkeuse d'un groupe baptisé La Doublette, tambourin et accordéon, repas possible autour d'un plat de tripes, d'une soupe, de tartes et bien évidemment de fromages d'Auvergne...

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Notre petite bande a donc goûté, dégusté, découvert, des dizaines de vins, des blancs , des rouges, des rosés, des pétillants... NA-TU-RELS, je vous dis ! Des trucs magnifiques, cent pour cent raisin, sans déviance, sans nez suspect... Et d'autres un peu trop ..."natures" à notre goût. Je n'ai pas pris de notes, je n'avais pas envie de travailler, mais des photos de ce que j'ai bien aimé... Vous voyez qu'il y en a quelques uns, des bons !

Le soir venu, après s'être un peu rincés à la châteldon, nous nous sommes retrouvés autour d'un chou farci magnifique et succulent préparé par Laurent et, pour arroser ça, entre autres flacons, un magnum de brouilly absolument merveilleux, le mot n'est pas trop fort, de Georges Descombes... Avant de clore la soirée sur une chartreuse, à l'invitation insistante de note hôte... Oui, on dormait sur place.

Merci pour tous ces moments de bonheur ...

Les petites lampées reviennent bientôt...

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Chardonnay et petites lampées pétillantes chez Ruinart ...

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BouteilleMichel-Jolyot--80-.jpgReims. Il y a des années que je n'avais pas eu devant les yeux le fameux moulin de la Montagne de Reims. Il se dessine, là-bas, sous une voilette brumeuse... En cette fin d'après-midi frisquette, le ciel est d'aquarelles, rares trouées de bleu de colbalt, gros nuages gris de Payne et noir d'ivoire, traînées d'écarlate d'Alizarine, côté soleil couchant. Les ceps dénudés de chardonnay, déjà rognés par une machine, attendent la main de l'homme, la taille définitive, celle qui fait déjà la récolte prochaine. On nous a affublés de surchaussures blanches, genre salle d'op' vous voyez, pour éviter qu'on ne souille nos "daims" et ces dames leurs bottes. Des gants, gare aux coupures, des lunettes, gaffe aux éclats de bois, un sécateur... Opération taille, façon chablis ! Une dizaine de pieds rognés avec délicatesse et méthode, sous les bons les conseils de Frédéric Panaïotis, chef de cave. Nous sommes dans les vignes de Champagne Ruinart...

Bouteilles. Michel Jolyot (77)Une demi-heure de bus plus tard, nous débarquons à Reims, au siège social, pour une visite des magnifiques crayères, cathédrale de craie souterraine, huit kilomètres de galeries fraîches et humides. Par des marches, on s'engouffre, trois niveaux, jusqu'à quarante mètres de profondeur. Spectacle magnifique, l'impression d'être à l'intérieur d'une cheminée de fée. (visite virtuelle). Ici attendent dans un silence étourdissant des millions de flacons... Dont ceux que nous allons déguster à la nuit tombée. Suivent quelques notes de dégustation, entre guillemets ce qui a été entendu autour de la table ...

photo--Michel-Jolyot--44-.jpg

Cinq millésimes blancs en magnum. Que du chardonnay, c'est la patte Ruinart. Selon les millésimes, environ deux tiers de la Côte des Blancs, un tiers de la Montagne de Reims. 

 - 2002 : « Une des grandes réussites de ces vingt dernières années»; légère réduction au nez, bouche métallique, « amertume salivante », peau de pamplemousse, « c'est un crime de le boire, il est bien trop jeune ».

- 1998 : « Belle évolution », notes de grillé, tension, gras, « du puligny avec des bulles», « on pourrait imaginer un homard à la crème ».

- 1996: « Année froide, millésime extrême », « nez froid », beurré,vin rectiligne, du grillé, de la brioche, des notes de salpêtre, de brioche, d'agrumes, « défie le temps ».

- 1993 : « Année chaude », nez de safran, de la rondeur, « charnel »,  très lactique, « c'est un Paris-Brest ».

- 1988 : humus, morille, « on n'est pas dans le charnu », notes de céleri après aération, fraîcheur, amplitude, vin de gastronomie, « avec un poulet aux morilles et aux écrevisses ».

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Place aux rosés. Blanc de blanc additionné de pinot noir (vinifié douze jours, plus ou moins 15%). Cinq millésimes là-encore.

- 1998 : rose pivoine, nez de fleurs séchées, « joli pot pourri », tendre, « le style de la maison, on n'est pas allé chercher le côté vineux », belle acidité finale, peu dosé.

- 1996 : nez complexe, aromatique, épicé et tourbé, avant des notes animales et de fleurs séchées, « fin de bouche sur une amertume constitutive», « champagne d'après-repas...».  

- 1990 : « Ça envoie ! », évolution marquée, « début de notes tertiaires », charnu, riche, enrobant, animal, « évoluant sur le caramel », « avec un canard à la chinoise, caramélisé ».

- 1988 : notes iodées de marée basse, évoluant sur le champignon, « de la truffe blanche ? », ample et long.

- 1986 : « Année de pourriture », sur l'humus, le champignon, « puis le métal », avec un côté viande fumée, épicé et droit... Sur un onglet cuit à la japonaise, sauce soja !

Stop, c'est l'heure de l'apéritif !!!!!

Montage-chardonnay.jpegPour le dîner, Frédéric Panaïotis, propose un exercice toujours très difficile. Pour chaque plat, trois vins à découvrir : un champagne Ruinart et deux chardonnays, « français ou pas », mais tous du même millésime... (photo ci-dessus) Je vous livre la liste sans commentaire, pas envie de prendre de notes, profiter du moment...

- Sur la Saint-Jacques rôties, risotto d'épeautre, siphonade au champagne : Dom Ruinart 2002 en magnum; chablis 1er cru, Forêt 2009, Domaine François Raveneau; Aso dei Fiori 2009, Cantina Serra dei Fiori Braida, Rochetta Tanaro, Piémont.

- Sur le Saint-Pierre poêlé au beurre d'algues, haricots de Soissons mijotés : Dom Ruinart 1996 en magnum; Vie di Romans, 2009, Frioule; Kumeu River, 2009, Maté's Vineyard, Nouvelle-Zélande.

- Sur le grenadin de cochon ibérique aux citrons confits, polenta et abricots moelleux et la déclinaison de comté : Dom Ruinart 1993 en magnum; nuits saint-georges 1er Cru, Clos de l'Arlot 2000, Domaine de l'Arlot; côtes-du-jura Les Chalasses, vieilles vignes 2009, Domaine JF Ganevat à Rotalier.

Et enfin, pour le dessert, tartelettes d'agrumes confits, marmelade mielleuse, la cuvée Sauternes, non millésimé, élaborée par Château d'Yquem, assemblage de plusieurs millésimes et merveilleux point final à cette dégustation exceptionnelle...

Les petites lampées reviennent bientôt ...

 

PS. Les photos (sauf le montage) sont de Michel Jolyot.


Des bulles, du muscat primeur, du savagnin et une bourgeoise !

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Diner-dimanche.JPGBourges. Petites lampées du week-end, autour d'une cuisine toujours un brin japonisante... Purée d'aubergines relevée de wasabi sur pain grillé pour l'apéro; dashi de champignons nippons, gingembre, céleri, poireau, estragon chinois; foie gras, oignons confits  à la gelée de coings et au vinaigre de riz; filet mignon entier et panet blanchi au thé sencha, déglacé à la sauce soja; marmelade de rhubarbe et éclats de meringue à la fleur d'oranger ...

Pour l'apéritif, le Bouzy Grand Cru de la Maison Brice, jeune domaine de douze hectares. Assemblage de pinot noir (80%) et de chardonnay, provenant « des meilleures parcelles de la Montagne de Reims », c'est un champagne vineux, nerveux, ample et généreux, parfait sur le pain grillé. Il aurait pu accompagner tout le repas s'il en était resté ...(30 euros départ cave)

A table, sur le foie gras, le choix entre le muscat de Noël 2012 du Domaine Cazes (11,30 erros) ou le savagnin 2005 du Domaine Désiré Petit à Pupillin (dans les 13 euros). Le sucre contre l'oxydation... Le sucre avec ce "primeur" issu du muscat à petits grains, passé par une courte macération de douze heures avant mutage, mis en bouteille cinquante jours après la vinification. Sublime nez fleuri, on croque du raisin dès la première gorgée avant de s'envoler sous les tropiques, c'est léger et digeste, pour moi trop sucré sur le foie gras, mais c'est affaire de goût. J'y reviendrai sur le dessert, je le trouve plus à sa place sur la fleur d'oranger. Avec le foie, j'opte pour le savagnin, ses notes de noix et de pomme verte, de coings aussi, sa persistance, son amplitude, son acidité salivante, j'adore le savagnin qui m'évoque les coteaux parcourus en famille entre Buvilly et Arbois... Je l'avais ouvert dans l'après-midi et carafé. Le bon choix.

Enfin, pour la viande, d'autres coteaux familiers, ceux de Sancerre, du côté de Chavignol, avec ce pinot noir La Bourgeoise 2003, du Domaine Henri-Bourgeois. En magnum (dans les 43 euros), là encore ouvert plusieurs heures avant le repas et carafé... Issu de terroir silex, sélection de très vieilles vignes, ce sancerre rouge à la robe légèrement évoluée, sur une sublime palette de fruits rouges compotés, aux tanins fondus et veloutés, légèrement toasté, gourmand, a calmé d'un coup une conversation animée et séduit ma voisine d'ordinaire buveuse de bulles et un brin ... bourgeoise. Elle en a redemandé plusieurs fois ! Séduite, et toute la tablée itou...

Les petites lampées reviennent bientôt...

Petites lampées, bulles d'un 225, pommard d'un Petit Clos et pessac-léognan d'une Marquise ...

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Vins-pommes-de-terre-copie-1.JPGBourges. Pour un dîner avec de vieux copains pas vus depuis longtemps, grands voyageurs et amateurs de mariages terre/mer, nous avions décidé de préparer  de la morue aux pommes de terre, juste passées à la poêle dans une généreuse cuillère d’huile d’olive portugaise, aïl, citron vert et persil, quand nous nous sommes souvenus de ce livre (*) de Frédéric Anton, « dédié à s(m)a maman », reçu l’autre jour et consacré aux... pommes de terre, justement. Zut, pas trouvé de recette de morue. Le très médiatique chef du Pré-Catelan n’aimerait-il pas la bacchalau  ? Du coup, nous avons tourné les pages de ce joli bouquin et pris du retard dans la préparation du dîner, tout ébahis et coits devant les magnifiques photos de Richard Haugton qui donnent une dimension énorme aux recettes du chef trois fois étoilé. Des idées pour cet hiver ? De sublimissimes potages dont celui dédié à Julienne Darblay et des pommes de terre sous toutes les formes, mirettes, lyonnaises; sautées aux olives et aux truffes; au caviar et en robe des champs; en croûte d’argile et aux champiggnons; en gratin, à la Morteau et aux pistaches; farcies ou en navarin avec des oreilles de cochon… Stop ! Plus de salive... La patate demande grace et nous aussi…

Retour à nos fourneaux et à notre poisson qui s'égoutte... Du coup, on a tout de même changé notre recette traditionnelle, envie de nouveauté. La morue, bien dessalée, a été passée à la poêle comme prévue, mais avec un mélange de petits légumes, céleri, fenouil, panais, rutabagas, le tout arrosé d'huile d'olive légèrement relevée de piment d'Espelette... Pour débuter, une soupe de cèpes, ramassés cet automne en Sologne, sortie du congélateur et réchauffée doucement avec avec quelques morceaux de céleri branche. Et dans les verres ?

En attendant que tout soit prêt, quelques toasts de foie gras ou d'houmous et des bulles de la Cuvée 225 brut 2004 de Nicolas Feuillatte (45 euros chez le caviste). Un assemblage de pinot noir et de chardonnay à parts égales, vinifié en fûts de chêne de 225 litres, d'où son nom de baptême. Généreux, vineux, onctueux, légères notes toastées, touches de cire d'abeilles et d'épices... Un vrai champagne de fête, qu'on aurait pu encore attendre, tant son aptitude au vieillissement semble évidente.

A table, deux vins carafés dans l'après-midi. Le pommard Petit Clos 2009 de Château de Santenay, magnifique demeure bourguignonne aux toits de tuiles vernissées, ancien fief de Philippe le Hardi. Et un vaste domaine de près de cent hectares sur diverses appellations... Joli pinot noir, élevé en fûts de chêne, à la robe foncé, aromatique, sur des notes de raisins frais, des épices et des tanins souples. (21,90 euros chez les cavistes). Et puis, avec la morue, les copains ne buvant pas de vin blanc, si, si, ça existe, encore un rouge, un pessac-léognan, la Marquise de Haut-Vigneau 2009 (26,50 chez Lavinia), propriété  d'une vingtaine d'hectares sur la commune de Martillac, appartenant à Éric Perrin, celui de Château Carbonnieux, le domaine familial. Élégante étiquette pour cette nouvelle cuvée, assemblage de cabernet sauvignon (60%) et de merlot (40%) élevée en fûts de chêne français. Fruits noirs, notes de torréfaction et d'épices, un brin vanillé, sur une structure tannique solide qui associe rondeur, élégance et amplitude... Bel accord aussi, sur le dessert, poires pochées et coulis de pêches de vigne. Du jardin, bien sûr !

Les petites lampées reviennent bientôt...

(*) Pommes de terre. Frédéric Anton. Chêne. 29,95 euros).


Du carignan, de la syrah, du pineau d'aunis, du chatus et des ... petites lampées !

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Bourges. Petit tour d'horizon, en photos, de quelques bouteilles ouvertes ces dernières semaines, entre copains, pour tester, autour d'un casse-croûte improvisé, au retour d'une balade en forêt ou du jardin... On commence par ce minervois Réserve 2010 d'Abbotts & Delaunay, maison de négoce de vins languedociens, conseillée par Fabrice Sommier On est sur un assemblage de syrah, de grenache et de carignan,, élevé pour 20% en bois neuf, pour 50% en fûts de un vin et le reste en cuves inox. Un nez opulent, les fameux fruits rouges ici très mûrs, du volume, de la matière, des tannins sûrs d'eux, une jolie finale, bref un vin bien fait. (Dans les 10 euros).

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Elle s'appelle Volga, c'est le nom de la chienne de Jean-Noël Bousquet, le propriétaire de Château Grand Moulin, à Lezignan, dans les Corbières. Cette... vie de chien est un assemblage de garignan (30%), grenache (20%) et syrah. Petit Vin de pays Hauterive 2010, léger, un brin épicé, un peu sauvage...(4,50 euros). 

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Changement de registre avec ce coteaux-du-vendômois 2010 de Charles Jumert, Cave de la Berthelotière. Du pineau d'aunis, que du pineau d'aunis, issu de vieilles vignes (de 80 à 110 ans). J'aime le pineau d'aunis, qu'il soit décliné en rosé ou en rouge, comme ici. Nez épicé, laurier froissé, eau de vie, bouche puissante et harmonieuse, finale ample, sur des notes poivrées et réglissées. (5,20 euros).

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Encore un vin monocépage avec cette cuvée Terre de Châtaignier des Vignerons ardéchois. Du chatus, que du chatus, un des plus vieux cépage de France aujourd'hui confiné dans les Cévennes ardéchoises. Belle complexité aromatique sur les fruits très mûrs, des notes de figues cuites, de tabac frais, des tannins de caractère, une belle présence en bouche très persistante. (6,70 euros).

Les petites lampées reviennent bientôt... Après la fin du monde et les fêtes ...

Les petites lampées passent par la vallée du Rhône ...

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Bourges. Après les grosses agapes de fin d'année - je vous ai fait grâce de toutes les "étiquettes" rencontrées chez les uns et les autres - et avant de repartir en balade, maintenant que je suis inscrit au Wine Blog Trophy ( vous avez voté, au fait ?), voici deux bouteilles ouvertes ces derniers jours. Du rouge - trop bu de blancs et de bulles. Du rouge de la vallée du Rhône...

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D'abord la cuvée Les Hauts du Village, 2009, de Ortas Cave de Rasteau, ouverte sur un parmentier de canard. Je parle fréquemment de cette cave dans ces petites lampées, je n'ai jamais été déçu par ses vins. Cent-dix adhérents dont quatre vingt vignerons pour plus de sept cents hectares... C'est une force. Elle produit une très large gamme de vins issus de terrasses argilo-calcaires recouvertes de galets roulés, comme chez le voisin, Châteauneuf-du-Pape : des côtes-du-rhônes, dans les trois couleurs, des vins doux naturels et donc du rasteau rouge, devenu AOC (AOP, si vous voulez) en 2010, qui représente presque la moitié de la production de la cave. La fiche technique ? Assemblage assez traditionnel du coin, du mourvèdre (35%), de la syrah (30%) et du grenache, issu de vieilles vignes de quatre vingts ans; vendange égrappée, cuvaison avec pigeage, macération de vingt jours, un tiers de l'assemblage élevé en fûts de chêne pendant douze mois. Il se dit que le rasteau va bien avec la truffe, on les avait mangées au Nouvel An... Va bien avec le parmentier aussi, je vous le confirme. Je l'avais carafé, le vin, pour bien l'aérer ... Nez complexe, plein de fruits, de notes sudistes et de sous-bois mêlées, belle fraîcheur en bouche, ample et persistante, un bel équilibre. Une jolie gourmandise pour 13,90 euros. On peut en stocker...

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Un petit bon et on est à Château Gigognan, entre Avignon et Orange, là encore pas très loin de Châteauneuf-du-Pape. Soixante douze hectares (trente en appellation Châteauneuf, le reste en Côtes-du-Rhône), propriété d'un hommes d'affaires, Jacques Callet, qui n'a pas lésiné sur les investissements avec la volonté de mettre le domaine au niveau de ses voisins. Entamant, par ailleurs, dès 2003, une conversion bio qui aboutit à la certification Ecocert en 2010, date à laquelle a également été embauché un nouvel œnologue, Philippe Cambie chargé « d'atteindre l'excellence ». On devrait donc bientôt avoir un premier vin, Château Gigognan, une cuvée dite "haut de gamme" et un second vin... En attendant voici ce côtes-du-rhône, La Vigne du Prieuré 2011, assemblage de grenache (50%) et de syrah, avec une petite dose de mourvèdre (9%). Pour 7,30 euros, un vin plaisant et croquant, finale épicée, nez floral et fruité, peut-être pas assez puissant sur le croustillant du parmentier mais parfait sur la poire pochée au vin et à la cannelle ...

 Les petites lampées reviennent bientôt... 


Petites lampées de Loire, grand appétit et large soif, à la Paulée chez les Jallerat...

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Paulee-Chefs.JPGChartres. « On a été mis sur terre pour cueillir le plaisir (...) Avalez, mais avant tout goûtez (...)  Et je vous souhaite grand appétit et large soif(...) » . Des mots de Jacques Puisais, le vice-président de l'Institut du goût, alors que nous en étions déjà au milieu de cette Paulée des vins de Loire, organisée par et chez les Jallerat, au Grand Monarque de Chartres. La trentième et probablement l'une des plus... goûteuses. Une ode à l'iode. Et un menu absolument grandiose, osons le mot, préparé à quatre mains par Philippe et Michèle Vételé (Anne de Bretagne à la Plaine-sur-Mer), Laurent Clément et Micolas Mendes (Le Grand Monarque) sur une sélection de vins d'Olivier Poussier, Meilleur Sommelier du Monde.

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On commençe Cours Gabriel, l'école de cuisine du Grand Monarque, par l'apéritif en quatre ateliers. En 1, déclinaison d'huîtres Gillardeau (glacées en sorbet et chaud froid de choux fleur) sur un muscadet vif et épuré, Orthogneiss 2011, du Domaine de l'Écu de Guy Bossard, le pape de l'appellation. En 2, magnifique carpaccio d'ormeaux sauvages (citron caviar et piment d'Espelette) en compagnie d'un sancerre de Bué, minéral et mûr, Chêne Marchand 2011 de Daniel Crochet à Bué. En 3, une gibelotte de lapin (Rex du Poitou en gelée) en duo avec un touraine, cépage gamay de Bouze, 2011,  plein de jus, aromatique à souhait, d'Henry Marionnet. Et en 4, artichaut, huître, fois gras de canard grillé (consommé d'artichauts violets à la coriandre), plat au caractère aussi trempé que le cour-cheverny (cépage romorantin), Cuvée François 1er, 2005, de Michel Gendrier, Domaine des Huards, proposé un peu frais.

 

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Et l'on passe à table...Deux cents couverts au bas mot dressés dans les différentes salles du Grand Monarque. Ballet des serveurs... Premier plat: palourdes sauvages (sifflets de poireaux, sorbet vinaigrette de Banyuls blanc, huile de colza Vigean). Sublime. Dans les verres, un muscadet, Innatendu 2010, Château de Bretesche, de Jérémie Huchet, tranchant et salin. Second plat (photo): délicat bar de ligne basse température ( concassé de sardines aux aromates, couteau, pousse-pieds, émulsion de laitue de mer)... qui fait dire à Gérard Boyer, l'ancien chef des Crayères à Reims, qu'il a « fait une vraie balade à marée basse ». Dans le verre, un savennières Grand Beaupréau, 2010, deClaude Papin, généreux et tout en finesse. Entre chaque plat, les commentaires et analyses d'Olivier Poussier, des Vételé et des vignerons. Et des serviettes qui tournent encore et toujours au-dessus des têtes. Ohé, ohé, ohééééé ! 

Mariage mer/terre ensuite, avec le homard bleu rôti (ail confit, morilles fraîches, grenailles de Noirmoutier à la fleur de sel) épaulé, et il fallait oser, par deux rouges, deux chinons: Les Varennes du Grand Clos 2010 du DomaineCharles Joguet, prometteur, plein de mâche; et Clos Guillot 2010, DomaineBernard Baudry, plus "nature", ni levuré, ni sucré, ni soufré. Ohé, ohé, ohéééééééééééé! Et l'on chante les Moines de Saint-Bernardin...Voir la vidéo.

Fromage et dessert... Au parfait pouligny saint-pierre de la Ferme des Ajoncs, on oppose un montlouis-sur-loire, pétillant naturel, Les Pions du jeune Ludovic Chanson, « qui va dans le sens du plat ». Et pour l'étonnant dessert, carottes "nantaises" (dacquoise réglissse, carottes confites à l'orange, tuile d'œillette pavot, glace cumin, pain d'épices et crème brûlée carottes nouvelles "bio"...) le vin surprise n'est pas un ... vin. Alors chacun ouvre toutes les cases de sa mémoire pour chercher un cépage oublié et une improbable cuvée ligérienne, remettant le nez à l'ouvrage sur des arômes de boîte à pharmacie et de miel de châtaignier. On nous annonce un hydromel, un chouchen breton, en parfait accord avec les carottes, certes. L'heure des vêpres sonne au clocher de la célèbre cathédrale...

Le dernier mot à Jacques Puisais: « La Paulée, c'est continuer à apprendre à se régaler ». Leçon bien comprise. Bien apprise...

Les petites lampées reviennent bientôt...

 

Photo du haut: Olivier Poussier (à gauche), Olivier Jallerat, Philippe et Michel Vételé, Jean-Pierre Coffe et Bertrand Jallerat (à droite).

PS. Cet article (écrit le 17 avril 2012) et le blog participent au Wine Blog Trophy 2013 dont la finale se déroulera le 4 février au Salon des vins de Loire d'Angers. Pour voter, rendez vous sur ce lien et ...votez bien ! WINE BLOG TROPHY. Seuls les cinq premiers blogs sont qualifiés pour la finale et je suis pour l'instant ... cinquième. Derrière, il y a le vent du Sud... Là-dessus, je pars demain en voyage. Rendez-vous à Angers, si vous le voulez bien.

Chardonnay, pinot et petites lampées du Domaine de la Perrine ...

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crus-et-cepages.-La-Perrine.JPGBourges. C'est encore l'histoire d'une renaissance d'un vignoble. Pour ce cas, dans la Nièvre. Du côté de Livry, près de Saint-Pierre-le-Moûtier. Imaginez-vous qu'il y avait dans le coin, au début du XXème siècle, quelque trois cents hectares de vignes et presque autant de vignerons. Tout cela disparu en quelques décennies, les guerres, les différentes crises économiques, tant et si bien que, dans les années 1950 il ne restait plus qu'une cinquantaine d'hectares. Les vignerons s'étant tournés vers l'élevage... plus lucratif.  Au début des années 1990, euréka ! des enfants et des petits-enfants de vignerons ont voulu faire renaître le vignoble, je vous le fais court, en créant l'Association pour la réhabilitation du vignoble de Riousse. Qui devint rapidement une SCEA regroupant six cents actionnaires, propriétaires des quinze hectares d'une domaine baptisé les Hespérides. C'est dans cette démarche que s'est inscrit, Fabrice Darle, 36 ans, (gauche sur la photo), rugbyman et heureux de se dire vigneron. Après ses études et un BTS viti-vino, comme on dit, puis un tour de France, Fabrice part en Afrique du Sud pour compléter sa formation. A son retour, il reprend le domaine familial de quatre-vingt hectares, on y élève des bovins, et plante trois hectares de vignes, deux en pinot noir, le reste en chardonnay. Le Domaine de la Perrine donnera son nom aux cinq cuvées de ce vin de pays de Loire, un rouge et un rosé issu du pinot noir, deux blancs et un crémant en chardonnay. Hier  à la cave Crus et Cépages de Damien Hérault (à droite sur la photo), à Bourges (*), j'ai dégusté le chardonnay 2010 élevé en cuves, gras, souple et rond, floral, issu de terres argilo-calcaires très pierreuses et d'une vendange bien mûre. Et le pinot noir 2010, pour partie élevé une petite année dans des fûts de plusieurs vins, avant d'être assemblé avec des pinots de cuves. Là encore un vin souple, au nez légèrement fumé, sur les fruits noirs, facile à boire. Quand je vous aurais dit que les vignes de Fabrice sont en convertion bio (certification pour la récolte 2013) et que ses vins, peu souffrés, ne sont pas à garder des lustres en cave mais à boire dans les deux/trois ans pour en apprécier la fraîcheur et le fruit, vous saurez presque tout. Quoi encore ?  Ah, si, pour six euros environ la bouteille, selon la quantité achetée, ces vins donnent un réel petit bonheur à apprécier avec ou sans modération, c'est vous qui voyez...

Les petites lampées reviennent bientôt... 

 

(*) Crus et Cépages, 50, avenue Marcel-Haegelen. 18000 Bourges.

Une Jouvencelle, un Dame, un Roi, un Fou... petites lampées du Domaine de Rocheville...

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Angers. Les noms de leurs cuvées sont tout droit sortis des légendes trouvères... Il y a une Jouvencelle, une Dame, un Roi, un Prince, un Fou, un Troubadour, un Confesseur... Itou pour le nom de leur domaine qu'ils ont créé il y a huit ans, du côté de Parnay, au pied d'une église également médiévale, sur l'appellation Saumur-Champigny.

Lui, Philippe Porché rêvait depuis longtemps de devenir vigneron. Quand l'opportunité se présente, en 2004, il vend son entreprise, sa femme Agnès quitte son boulot et ils entraînent avec eux un jeune vigneron, Jérôme Gallet. Et les voilà à la tête d'un domaine de  neuf hectares, racheté à une coopérative, sur lequel tout est à faire. Huit vendanges plus tard, le Domaine de Rocheville est passé à seize hectares. Les vignes plus que trentenaires, plantées sur un sous-sol de tuffeau, sont cultivées en viticulture raisonnée (Terra Vitis), la gamme s'est structurée, elle compte aujourd'hui sept vins, dans les trois couleurs. Un chais éco-responsable est en construction. La route du Domaine de Rocheville est tracée...

Au Salon des vins de Loire, nous (salut Thierry !) avons dégusté...

- La Jouvencelle 2011, saumur blanc sec, chenin issu d'un élevage en barriques de trois vins, vif, salin, floral, notes d'agrumes, fraîcheur persistante. 9,90 euros.

- La Dame 2010, saumur sec, encore un peu marqué par son élevage en barriques, floral, sur les fruits confits et tropicaux, notes d'épices en finale, gras et long. 16 euros.

- Le Troubadour, rosé, 100% cabernet de Saumur, robe pâle, belle acidité, friand et gouleyant, vin d'été et de soif. 6,50 euros.

- Le Prince 2009, 100% cabernet franc, élevé en cuve inox une petite année, souplesse et fraîcheur, joli fruit, sur des tanins souples et digestes. 7,30 euros.

- Le Roi 2008, élevé en foudres de cinquante hectolitres une quinzaine de mois, légère sucrosité à l'attaque, boisé assez bien fondu, cerise noire, pointes de tabac et de réglisse en finale. 11 euros. Également disponible en magnum (bouteille italienne) pour 22 euros.

- Le Fou du roi 2008, trente mois d'élevage en barriques, uniquement sur certains millésimes, les bons donc, rendement à trente hectolitres, très expressif, fruits noirs et bouche toastée, structure solide et longueur délicate. A carafer... 24,50 euros.

Les petites lampées reviennent bientôt...

Petites lampées de bulles, de rolle et de merlot, couteaux et bar sauce chien ...

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Trois-vins.JPGBourges. Ce matin-là, il y avait des couteaux chez le poissonnier... En provenance directe de l'île d'Oléron. Et du gros bar. L'homme de l'art a préparé d'épais filets dans la partie centrale. Ils seront cuits sur le tepanyaki, côté peau, après avoir été dorés quelques secondes côté chair, dans du beurre salé fondu ... En accompagnement du riz vert, selon la recette de Ghislaine Arabian, et une sauce chien, selon la recette d'une doudou antillaise... Quant aux couteaux, ils passeront simplement au four, arrosés d'un verre de blanc, escortés de quelques gousses d'ail, du persil avant le service, pour être dégustés avec du pain grillé et du beurre salé... Chèvres du Berry, gâteau aux pommes et coulis de mûres du jardin. Dîner de copains...

Et on boit ? A l'apéro, quoi avec un flan au chou fleur ?  Champagne pour presque tout le monde, ti'punch (?!) pour les autres. Les bulles sont de la vénérable maison Pannier, créée juste avant le siècle dernier à Dizy, du côté d'Épernay. Sa devise : "Ad perfectionem intendere"... Latinistes, à vos devoirs ! Elle s'approvisionne sur l'ensemble des crus champenois et propose une large gamme de champagnes. Nous sommes sur le brut rosé, assemblage de trois cépages, annonce la fiche technique sans plus de précision. Jolies bulles, robe de fête, nez fruité, bouche fraîche, notes légèrement toastées, souplesse et longueur séduisante. Jolie mise en bouche ...

A table, le blanc 2011 de Château Ollières, ce joli domaine provençal, entre la montagne Sainte-Victoire et la Sainte-Beaume, propriété depuis 2003 d'Hubert Rouy, qui possède aussi Château Escot, Cru Bourgeois du Médoc, et de son fils Charles, lequel a fait ses classes en Bourgogne. On boit du rolle assemblé à un peu d'ugni blanc. Rolle ou vermentino ou malvoisie, c'est selon les régions. Joli blanc, floral et végétal, fruité, plein de fraîcheur et de vivacité, un vin qui sent le printemps et qui se dit qu'avec le couteau il fallait bien ce tranchant...

Enfin, un rouge, un merlot, peut-être assemblé avec un peu de cabernet franc et de cabernet sauvignon, de Château Roc de Calon, propriété depuis quatre générations de la famille Laydis, qui a fêté les quatre-vingt dix ans du domaine en octobre dernier... Carafé, ce millésime 2010, passé par un élevage d'une quinzaine de mois en fûts de chêne, s'est avéré digeste, gourmand, plein de fruits, assez souple, voire soyeux, assez volumineux et parfait compagnon d'une fin de repas animée et joyeuse... 

Les petites lampées reviennent bientôt...

Les petites lampées vont du Piton à la Provence via Saumur et l'Ardèche ...

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Bourges. On commence par deux nouvelles cuvées dégustées au Salon des vins de Loire d’Angers avant de terminer par quelques quilles ouvertes ces dernières semaines…

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-      Les Émois du Domaine Joseph-Mellot. Le domaine dirigé par Catherine Corbeau-Mellot fêtera en mai prochain ses cinq cents ans et a fêté ses vingt-cinq ans de présence à Angers... Où il a obtenu neuf Ligers pour quinze vins proposés, dont un d’or pour ce premier millésime (2012) d’un blanc baptisé les Émois. Issu d’un petit domaine de huit hectares sur caillottes, en conversion bio depuis cette année, situé sur le hameau d’Amigny, au pied du Piton, auquel on accède par un petit chemin dessiné sur l’étiquette. Nez très expressif et floral, puis sur les agrumes et les fruits blancs, joli gras et joli grain, pour une finale toute en fraîcheur… Bel émoi !

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-      Rosé des Monts-Damnés chez Bourgeois. Un petit nouveau au Domaine Henri-Bourgeois à Chavignol. Ce rosé, issu des fameuses côtes des Monts Damnés, lieu emblématique du Sancerrois. Ce 2012 est issu d’une vigne de pinot noir plantée en 1995, dont les raisins partaient jusqu’à aujourd’hui dans la récolte du domaine. « Même travail que pour les rouges, précise Jean-Marie Bourgeois, pressurage et macération avec des raisins bien triés, bien purs, pour un rosé qui pourra se garder trois à quatre ans sans perdre sa fraîcheur .» On l'a goûté tiré sur cuves... Rond, plein, fruité. « Un rosé avec un caractère de blanc sur une minéralité typique de la Loire », a commenté un Anglais. On partage... Mise en bouteilles en juin, juste avant l'été ... Dans les 15 euros.

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-      L’Origine par Ackerman. Voilà un brut nature (dosage inférieur à trois grammes par litre) servi à l’apéro sur une friture d’éperlans… Assemblage de nombreux  cépages (les deux chardonnays, le chenin, le chardonnay, le pineau d’Aunis, le sauvignon) récoltés en 2007 et provenant des principaux terroirs de la Loire. Élevé cinq ans dans les magnifiques caves de la maison saumuroise, cette Origine au nez d’agrumes séduit avec ses notes printanières et fleuries, son gras, ses pointes briochées, sa fraîcheur et sa persistante. Des « mousseux » comme çà, on en redemande, surtout pour moins de 12 euros…

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-      Naos de Ferry-Lacombe. On descend dans le Sud, du côté de la Montagne Sainte-Victoire, pour ce rouge issu du solaire millésime 2009 : Cuvée Naos de Château Ferry-Lacombe, propriété depuis 2000 de Michel Pinot, aujourd’hui secondé par son fils Mathieu. Un assemblage de grenache, de syrah et des deux cabernets, provenant de vieilles vignes. J’ai adoré son nez sauvage dès l’ouverture, sa robe foncée, ses notes de garrigue, d’épices et de cacao, de fruits noirs, ses jolis tannins, sa finale longue et charnue. Sur une tarte chocolat-fruits rouges… Dans les 12 euros.

Chatus

-       Du chatus avec Monnaie d’Or. Dans la série « cépage méconnu » revoilou le chatus, cultivé sur une cinquantaine d’hectares en Ardèche méridionale et que j'ai plusieurs fois lampé... Aujourd'hui le 2010 de la cuvée Monnaie d’or vinifié par la Cave coopérative La Cévénole, qui gère plus de la moitié du vignoble. Issu de très vieilles vignes, pouvant être centenaires, élevé douze mois en fûts de chêne français, ce vin au nez très complexe, coing, souk, épices, pruneau, marc, puissant et droit dans ses bottes, mérite d’être ouvert quelques heures à l’avance et carafé pour s’exprimer parfaitement. A servir par exemple sur une daube pour oublier le gris de dehors… Joli moment pour un peu plus de 7 euros.

Les petites lampées reviennent bientôt...


Aux Jalles, petites lampées des saint-émilions de Sophie Fourcade ...

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Fourcade-Saint-Emilion.JPGParis J'ai failli arriver en retard. La SNCF, encore... Puis, j'ai confondu l'avenue des Capucines et la rue des Capucines... Ah, ces provinciaux ! C'est au numéro 14 de cette rue, donc, à deux pas de leur très branché bar à vins, le Bistrot Volnay, que Magalie Marian et Delphine Alcover, ont ouvert il y a presque un an, une annexe gastro baptisée Les Jalles, du nom des ruisseaux bordelais.

Comme accueil, dans cette belle salle lumineuse, art déco, c'est chic et presque comble, un joli sourire qui me conduit au premier étage. Élégant salon privé, murs noirs décorés de toiles (copies ?) de Tamara de Lempicka, éclairage maladif des bars de nuit... Nous sommes là pour déguster les saints-émilions de Sophie Fourcade. Elle est déjà à l'ouvrage, commentant les 2012, proposés plus d'un mois avant la très épuisante semaine des primeurs. « C'est un millésime surprenant, rond, gouleyant, qui promet beaucoup...». Chouette !

Ses saint-émilions sont au nombre de trois. Trois Grands crus Classés, trois propriétés familiales. « Côte de Baleau et les Grandes Murailles depuis 1643, Clos Saint-Martin depuis 1860 ». Sophie Fourcade (photo) est arrivée en 1998 à leur tête, succédant à sa mère et à sa grand-mère. « Ces propriétés ont toujours été tenues par des femmes ». C'est dit...

Sophie-Fourcade.JPGTrois mots sur ces domaines * conseillés  par Michel Rolland **. Côte de Baleau (il a rejoint le club des GCC en 2012), « propriété classique de Saint-Émilion, avec de très jolis bâtiments » couvre dix-huit hectares situés aux portes de la cité classée au Patrimoine mondial. Clos Saint-Martin, un peu plus d'un hectare, « le plus petit, un cru à la bourguignonne, travaillé comme un jardin de curé, bénéficie d'une vinification intégrale ». Les Grands Murailles, deux hectares de merlot,  « pour les trois-quarts plantés avec une densité de 9.000 pieds à l'hectare »,  s'étalent autour des vestiges d'une abbaye gothique.

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A table, autour d'un grenier médocain - salade (à peine) tiède de pommes de terre au jus de truffe - le sommelier, doté d'une magnifique moustache en guidon de vélo - propose les 2009. Baleau est gourmand, boisé et fumé; Saint-Martin, tout en justesse, mûr, soyeux, ample. Les Murailles, encore fermé, affirme un joli caractère. Suit un carré de veau - de Corrèze ! -, juteux, tendre, escorté d'un (autre) jus de truffe et de légumes qualifiés d'oubliés, les mêmes que je cultive dans mon jardin...

Les vins ont été ensuite servis dans une sorte de farandole joyeuse, rythmée par les éclats de rire et les conversations. J'ai adoré la concentration du côte-de-baleau 2008, fruité, épicé, soyeux, plein, mais beaucoup moins le 2001. J'ai été séduit par les notes de tabac, de baies noires, la générosité du 2005 du Clos Saint-Martin. J'ai repris en fin de repas, après le saint-honoré, puis, juste avant de quitter ce douillet cocon où l'on se serait longuement attardé, le 2005 des Grandes Murailles, un « millésime qui tarde à s'ouvrir » selon Sophie Fourcade. Complexe, généreux, d'une classe inoubliable, marqué par les fruits cuits, des notes de peau, d'épices, et de violette, il m'a accompagné longuement quand il a fallu affronter le grand froid parisien...

Les petites lampées reviennent bientôt... 

* Pour en savoir plus sur les propriétés de Sophie Fourcade, suivez ce lien.

** Michel Rolland, flying winemaker conseille une quarantaine de propriétés du monde entier.

Entre rancio, bulles, pouilly et bordeaux, les petites lampées remontent jusqu'en 1955 ...

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Bourges. L'autre soir, autour de la table, des amis, connaisseurs et amateurs de bonnes bouteilles, dont une sommelière japonaise. Pas de sushis , mais des légumes anciens pour un menu ainsi intitulé : gras & rave, mignon & racines, victoria & jacotines ... Là il y a des jokes ! Pour le premier plat, une quille à découvrir, mais personne ne trouva, un vieux rancio : ce Nectar du Prieuré, Cuvée de l'Homme de Tautavel (à droite) rivesaltes de... 1955 du Domaine Mounié. Ambré et lisse, ample, onctueux, complexe, subtil, on manquait de qualificatifs, en parfait accord avec le gras du foie et l'acidulé du chou-rave mariné dans une huilette parfumée au vinaigre de coco... Avec le filet mignon, sauce réduite, topinambours écrasés et panais, plusieurs bordeaux. En un, ce 2002 de Château L'Armont, saint-émilion grand cru, très confituré, un peu fumé et un peu court, mais encore parfaitement à l'aise. En 2, ce rouge 1999 de Château Smith Haut-Lafitte: la grande classe, on a presque regretté de l'avoir sorti de son silence, faudra le revoir dans les dix ans à venir ... Du cabernet sauvignon et des fruits mûrs, de l'ampleur, de la concentration, des tanins dragueurs, du cèdre, du cuir et même de la violette pour ma voisine ... Un régal ! Et, en 3, Calon Ségur 2007 - non, Jean-Pierre, ce n'était pas la Saint-Valentin, mais on a bien pensé à toi... Encore un joke ! Bon, le calon, encore sur du cabernet sauvignon bien mûr, était parfait, complexe, plein de fraîcheur, un peu boisé, sur des notes mentholées, bien structuré... On adore les saint-estèphes.

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A l'apéritif, on avait ouvert ces deux-là... La cuvée Celebris de Gosset, 1998, extra-brut, pour ceux qui aimaient les bulles. Un vin exceptionnel, magnifique, n'ayant pas peur des mots. Du chardonnay (64%) et du pinot noir, pour un assemblage faiblement dosé sur des notes florales, peut-être du jasmin, comme celui qui fleurit dans ma cour l'été, des fruits exotiques, d'une extrême complexité en bouche, déclinant en bouche des fruits blancs, des notes briochées et de pain d'épices, du grillé et une finale vanillée sublime de pureté... Pour ceux qui ne voulaient pas de bulles, la Cuvée Majorum, 2000, de Michel Redde, un pouilly-fumé d'une classe inouï, minéral, sur des notes de fruits mûrs et exotiques, plein, caressant, long ... Un très grand pouilly ! Il y a des soirs, comme ça ...

Les petites lampées reviennent bientôt...


En photos et quelques lignes, petites lampées d'un peu partout et de ces derniers jours ...

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Bourges. Parmi les bouteilles ouvertes ces dernières semaines, j'ai retenu celles qui suivent. Ce qui veut dire que je les ai au moins un peu aimées, car je ne perds pas mon temps à écrire sur ce que je n'aime pas ... 

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Ouvert sur un onglet/purée, ce 1998 de Château Capbern Gasqueton, dominé par le cabernet sauvignon, assemblé au pinot et au cabernet franc, provenant d'un terroir de graves. Un saint-estèphe assez classique, fruits noirs, notes fumées et de cèdre, bien en bouche, d'une ampleur réjouissante, s'appuyant sur des tannins devenus soyeux. Pour rappel, les quelque cent hectares de Calon-Ségur, d'où provient ce vin portant le nom des anciens propriétaires, est aujourd'hui entre les mains du Crédit mutuel.

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- Ce sauvignon 2011, de la Maison Ackerman, sur des agrumes et du bourgeon de cassis, frais, désaltérant et pas mal fait à défaut d'être génial -vendu moins de 4 euros, qui dit mieux ?- a fait l'affaire pendant un apéro autour d'anchois marinés. Pour le friand à la viande qui suivait, ce cotes-du-rhône, cuvée Antique 2010, de la Maison Camille Cayran. Un assemblage de grenache, pour moitié, de mourvèdre et de syrah. Vin au caractère joyeux, sur un nez un peu épicé, des notes boisées, puis de fruits mûrs, plein et onctueux en bouche sur une finale réglissée.

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- Château Chapelle d'Aliénor est depuis une douzaine d'années la propriété de Aliénor et Alexandre de Malet Roquefort (La Gaffelière, entre autres). Une vingtaine d'hectares sur les collines autour de Saint-Émilion, des sols gravelo-argileux et argilo-calcaire, des vignes de merlot de plus de vingt ans. Un bordeaux supérieur à moins de neuf euros, structuré, bien fait, rond, séducteur... On l'a ouvert sur des ailes de poulet au gingembre et son cortège de racines anciennes et c'était pas mal.

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- Direction les côtes-de-provence avec ce rouge 2009 de Clos La Neuve, vinifié par Ferry-Lacombe. Un sainte-victoire typique avec des notes de garrigue, puissant comme le mistral, épicé. En bouche, c'est plein, complet, long, rond, gourmand... Rouge suave, en fait, ce n'est pas mal trouvé comme nom de baptême. Les joues de bœuf confites se sont retrouvées en bonne compagnie...

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- Du cabernet et du cot pour ce touraine rouge 2008 du Domaine des Poëte de Guillaume Sorbe, ouvert en fin de matinée pour accompagner un casse-croûte, jambonneau, fromages de chèvre et miche de pain ... On l'avait goûté dans une autre vie et dans sa prime jeunesse... Un nez agréable sur le fruit. En bouche, il a pris de l'ampleur, de la mâche, et assez de carrure pour pouvoir changer de catégorie dans la mêlée...

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- Du pineau d'Aunis, que du pineau d'Aunis, pour cette Montagne Blanche 2011 des Coteaux du Vendômois produit par la Cave coopérative. Du fruit, des notes de poivre, de griotte mûre, du caractère, désaltérant et gouleyant. Un petit bonheur sur des rillettes de lapin relevées de piment d'Espelette. A encaver, cette Montagne coûte dans les 4 euros ...

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- Sur des encornets farcis de dés de fenouil blanchi au thé, curcuma et céleri, un saint-émilion Grand Cru 2001 de Château Haut-Corbin. Nez complexe, fruits confiturés, sous-bois, tabac, jolie trame en bouche, encore beaucoup de fraîcheur et une longueur finale toute en finesse. Un vrai bon moment heureusement partagé avec des amis très chers...

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- Et pour finir, ce bourgueil Cuvée Prestige du Domaine Guion, en bio depuis 1965... Des précusseurs ! A recommander à tous ceux qui doutent du bio... Du jus de cabernet franc comme on en voudrait tous les jours, authentique, frais, fruité, pas prise de tête, sur une jolie longueur qui invite à retourner à la queue de bœuf puis à revenir au vin et ainsi de suite ...

Les petites lampées reviennent bientôt... 

Petites lampées de rosé pétillant et autres vins du Domaine de la Rouillère ...

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Rouillere-bulles.JPGParis. Si vous fréquentez les clubs et restaurants branchés de Ramatuelle ou de Courchevel, au hasard, vous devez être habitués aux grands contenants, vous devez déjà avoir vu, bu, vidé, magnums et autres jéroboams... De champagne. De rosé. On m'a raconté ça, que c'était très moooode... Et, si ce n'est déjà fait, vous allez dorénavant voir passer ces magnums de rosé pétillant du Domaine de la Rouillère. « On fait un tabac dans les clubs, indique le propriétaire, Bertrand Letartre, et il y a encore une grande marge. Le rosé, c'est festif, et le rosé pétillant encore plus, et c'est moins cher que le champagne, ça fonctionne...» 

« L'ancien propriétaire faisait déjà un vin pétillant, mais ce n'était jamais le même », ajoute Bertrand Letartre, chef d'entreprise lillois qui a acheté ce vignoble de quarante hectares, gorgé de soleil, entre Gassin et Ramatuelle, en 1998. « Je voulais vinifier des bulles chez moi, à la maison, j'ai donc trouvé quelqu'un qui avait le savoir-faire, on s'est équipé, on a investi ce qu'il fallait. Premier millésime en 2010. Nous sommes les seuls à faire ce produit à la propriété sur la presqu'île (de Saint-Tropez), ce qui nous permet de se déclarer comme récoltant sur la capsule. On ne cherche pas à faire du champagne, ni du crémant, nous faisons un rosé pétillant, en méthode traditionnelle, assemblage de cinsault et de grenache, c'est à la fois vineux et fruité, non ? ». De fait. Et réussi. La bulle est vive, le nez séducteur, la bouche est longue et rafraîchissante. On nous l'a servi l'autre jour au Camélia, un des deux restaurants du Mandarin Oriental, où officie Thierry Max, celui de TopChef, pour ceux qui regardent la télé en rêvant d'étoiles.

Autour du déjeuner, les autres vins de la Rouillère. La Grande Réserve, blanc 2011, sur un carpaccio de Saint-Jacques, crème Dubarry, caviar... Une Dubarry un peu envahissante à mon goût, elle asphyxiait le côté iodé de la coquille et des quelques grains de caviar. Le vin ? Un assemblage, 60% rolle, 40% sémillion, élevé en barriques de chêne pendant six mois. Un nez complètement délirant, on se croirait presque dans une boutique de Serge Lutens, sur des fleurs blanches, du jasmin, des agrumes, des notes de fumé; sur l'ananas bouteille en bouche et l'élégance d'un mannequin prenant le soleil à la terrasse de Sénéquier. Il me sembla que ce joli blanc fut plus à l'aise avec le tourteau qui suivit, sa chair émiettée, mise en boule, parfumée d'herbes exotiques, escortée d'un guacamole et de quelques perles de gelée de yuzu. Japonisant à souhait. Délicat.

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Avec le cabillaud à la plancha, parfaitement cuit, légumes racines et jus de chorizo, que j'ai adoré, on nous proposa le rosé et le rouge Grande Réserve, le premier en 2012, le second en 2010. Le rosé, très saint-trop', tellement pâle, joliment gourmand dans sa bouteille carré, est un assemblage de quatre cépages : cinsault (25%), grenache (50%), syrah (15%) et mourvèdre. Complexe, racé, frais, enveloppant, désaltérant... Le parfait rosé d'été - s'il vient ... Le rouge ? Grenache (30%), syrah (30%) et cabernet sauvignon (40%), élevé en barrique de chêne français, notes d'épices et de fumée, de poussière de cacao, bouche ample et riche, au caractère bien trempé, finale un brin grillée... Il apprécia l'affrontement avec le jus de chorizo et le croquant de la peau du cabillaud, avant de donner toute sa mesure sur le dessert baptisé ... Penchant chocolat. Sablé au chocolat, biscuit amande et cacao, mousse légère, semi-pris au chocolat et crémeux chocolat. Un ange passa...

Les petites lampées reviennent bientôt...

Rouillère rosé

* Le pétillant est vendu 18,50 euros. La Grande Réserve blanc 2011, 28,80 euros en magnum et 13,90 euros la bouteille. La Grande Réserve rouge 2010, 29,80 euros le magnum, 14,10 la bouteille.  

Quand les petites lampées sont "people" et triplement étoilées ...

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Dejeuner_des_20-1Vignerons.jpgParis. Une fois n'est pas coutume, les premières petites lampées d'avril seront people... Retour en photos sur le Déjeuner des 20 organisé, à la fin de la semaine dernière, par l'agence Tranversal. L'idée de son directeur, Jean-François Hesse (à gauche sur la photo de groupe, avec les vignerons et les chefs) : inviter vingt journalistes et personnalités, pour déguster les vins de sept grands domaines* dont il assure la communication, pour un déjeuner en deux actes dans deux restaurants étoilés de la capitale. Les peoples ? Trois fous de vin, des vrais ... François Berléand, à l'affiche de Dead Man Talking, également fou de foot et parfois Grosse(s) Tête(s), la souriante Mademoiselle Matinale, Ariane Massenet et le héros du Sang de la vignePierre Arditi, fou de vin revendiqué, qui a bien voulu répondre en direct, avec gentillesse et humour à mon questionnaire des Fous...

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. Premier acte au restaurant le Laurent, une étoile au Michelin. Au menu préparé par Alain Pégouret, une friture d'éperlans joliment croustillante pour accompagner l'apéritif, un champagne Lenoble, Collection rare, grand cru blanc de blancs, Chouilly 1996, servi en magnum ou carafé. Un millésime exceptionnel, dégorgé plus plus de deux ans avant la dégustation, et un vin magnifique, plus vineux en carafe mais dans les deux cas remarquable. A table, un pâté en croûte, chutney de fruits escorté d'un givry 1er Cru 2009 du Clos du Cellier aux Moines, gourmand, plein de fruits. Puis, avec un frégola-sarda (des petites pâtes en forme de billes, cuites façon risotto) truffée, sauce poulette au savagnin, un margaux 5ème Grand Cru Classé 2005 de Château Dauzac, grand millésime encore fermé, sur de beaux tanins qui ne demandent qu'à s'assouplir.

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. Deuxième acte à l'Apicius, dans le bel hôtel particulier de Jean-Pierre Vigato, doublement étoilé. Le plat de résistance, un sublime carré de veau de lait de Corrèze à la broche, petit ragoût de veau aux dernières truffes, fut servi avec un Grand Cru Classé de Saint-Émilion 2010 de Château Laroze, du cabernet franc bien mûr, ouvert, sur des notes de fumé. En suivant, le plateau de fromages de Madame Dubois avec deux côtes-de-provence, Grande Réserve blanc 2011 et Grande Réserve rosé 2012 ( dont j'ai parlé ici il y a quelques semaines) du Domaine de la Rouillère.

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. Enfin, pour parachever ce moment exceptionnel, une tarte mangue et son soufflé mangue-passion, en duo avec l'extravagant Sangue d'Oro 2009, le passito de Pantelleria de Carole Bouquet, qui devait être présente, avant les mignardises, le café et le cognac Baron Otard Extra.

Les petites lampées reviennent bientôt...

* Champagne Lenoble, Clos du Cellier aux Moines, Château Dauzac, Château Laroze, Domaine de La Rouillère, Sangue d'Oro et Cognac Baron Otard.

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